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Tunisie : Taboubi et Yaacoubi jouent «la vérité si je mens 3». Chalghoum en est-il ?

«Alors maintenant, tu vas me rendre le pognon que tu me dois. Ça y est, bientôt si Dieu le veut. Non, t’inquiète pas, Dieu, il veut, tout le monde veut. Y a que toi qui veux pas.» C’est l’une des plus célèbres répliques du film français sorti en 1997, «La vérité si je mens», qui connut un franc succès et fut joué en deux épisodes.

Avec les deux derniers rebondissements, entre la nuit de lundi et le matin du mardi, de Lassaad Yaacoubi et de Noureddine Taboubi, on se croirait dans «La vérité si je mens 3», tant les deux syndicalistes tenteraient de prendre toute la scène politique pour des… plus idiots qu’ils ne sont !

C’est désormais consommé : les profs d’enseignement secondaire ne reprendront pas les cours et ne livreront pas les notes, sous conditions d’augmentations de 560 MDT, sans compter le coût de leur revendication pour classer l’enseignement comme un métier pénible. C’est pourtant un métier où on est payé entre 1.300 et 1500 DT par mois, hors cours supplémentaires et pour 6 mois de travail, sans compter les jours fériés, les fêtes nationales et autres congés scolaires, d’automne, d’hiver et de printemps.

  • La joie de courte durée de Chahed et des parents

Parents et gouvernement avaient applaudi la décision du CA de l’UGTT hier lundi 23 avril à Hammamet, et le chef du gouvernement s’en était même félicité sur sa page personnelle sur les réseaux sociaux, lorsque le CA de l’UGTT décidait d’appeler à la reprise des cours. Cela, au bout d’une dissertation d’insultes à la presse que l’UGTT accuse de diaboliser des enseignants qui prennent des millions d’élèves en otage, comme autant de boucliers humains, pour quelques Dinars de plus et non sans avoir au passage chargé le gouvernement de tous les maux sociaux et économiques du pays. Les soupirs de soulagement furent de courte durée !

D’apparence contre l’avis de son patron Noureddine Taboubi, Lassaad Yaacoubi, chef de la fédération générale de l’enseignement secondaire, appelle dès la soirée du même jour à la poursuite de la suspension des cours et la retenue des notes dans l’attente des décisions de la rencontre des régions (entre les secrétaires généraux des syndicats régionaux), prévue ce mardi 24 avril 2018, et qui ne devrait pas déroger aux ordres du chef Yaacoubi.

Avec la tournure des choses et l’ardeur qu’ils mettaient, Yaacoubi comme Taboubi, à arriver à leurs fins, financière pour le 1er et politique pour le 2ème, il n’est désormais pas exclu de penser que tout cela n’était qu’un manège réglé par les deux parties. Beaucoup d’observateurs de la scène politique et de connaisseurs de la scène syndicale n’excluent pas que SG de l’Union et SG de la Fédération se seraient répartis les rôles dans une scène qui permettrait à Taboubi de faire bonne figure d’un syndicaliste qui met l’intérêt de l’Etat au-dessus de celui de l’Organisation, sans pour autant condamner les chances de l’autre d’arriver à ses fins salariales.

  • Et si c’était simplement un jeu de rôles ?

Tous les deux en effet connaissent très bien le règlement intérieur de l’UGTT qui fait que «les décisions sectorielles sont indépendantes et émanent des commissions administratives sectorielles», comme l’a précisé Néjib Sellami, secrétaire général adjoint de la fédération à l’agence Tap. Noureddine Taboubi et tout son BE étaient donc à l’aise pour demander le retour aux classes, car ils savaient pertinemment que Lassaad Yaacoubi ne répondra jamais à leur demande.

En attendant, une séance de travail était prévue cet après-midi du mardi 24 avril 2018, au siège du ministère des Finances, entre le secrétaire général de l’UGTT, des membres du bureau exécutif de l’union et des représentants du gouvernement.

Il n’est pas non plus exclu que même cette réunion ait été déjà prévue dans un éventuel plan de résolution de crise où tout le monde garde la face, qui pourrait avoir fait l’objet de la dernière réunion de Noureddine Taboubi avec le chef de l’Etat, Béji Caïed Essebssi. Autrement, on serait en droit de savoir comment le ministère des Finances pourrait-il s’aventurer à négocier des augmentations salariales, seule porte de sortie, même en partie, avec le syndicat des enseignants, que le chef du gouvernement a publiquement refusées ? Comment pourrait-il négocier un compromis financier, alors qu’il connait parfaitement le contenu de l’engagement écrit, donné par le gouvernement, le ministre des Finances Ridha Chalghoum et le Gouverneur de la BCT, à l’unique bailleur de fonds du GUN, qu’est le FMI ?

  • Mastouri Gammoudi. L’homme invisible aux aguets

Tous savent que le Budget est incapable d’ajouter un seul dinar supplémentaire en salaire, au risque de voir le FMI arrêter ses revues économique et mettre fin au programme d’aide financière à la Tunisie. Et que dirait Youssef Chahed, depuis lundi à l’Union Européenne à la recherche de probables garanties pour une sortie pas trop coûteuse sur les marchés internationaux de la dette ?

Qui arrêterait ensuite l’autre alter-ego de Yaacoubi, un certain Mastouri Gammoudi  qui dirige le syndicat des enseignants du Primaire ? On l’avait presqu’oublié depuis 2017. Mais il est toujours aux aguets, dans l’attente des résultats de son idole Yaacoubi et qui menace déjà de deux journées de grève dans les écoles primaires et qui pourrait, lui aussi, décréter la rétention des carnets de note de fin d’année pour les mêmes raisons d’augmentations salariales ? Le 1er qui recule, tombera !

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