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Une bonne grève que le gouvernement a entendue ou l’affaire de la ligne 13, rouverte après 8 ans

Il y a des jours où l’idée de lancer une marche nationale anti-UGTT aurait été considérée comme une action urgente et le haut lieu de nationalisme en matière d’activisme citoyen et le véritable programme de sauvetage de la Tunisie. Il y a aussi des jours, nettement plus rares, où on prierait volontiers pour que quelques grèves réussissent et que le gouvernement réagisse positivement à ce que demandent les ouvriers. Et d’ailleurs, bien avant les syndicats, nous avions essayé d’attirer l’attention des deux derniers ministres successifs du Transport et de tout le gouvernement de Youssef Chahed. Vainement.

Le 5 septembre 2018, la fédération générale du chemin de fer de l’UGTT publiait un «communiqué explicatif à l’intention du public». La centrale syndicale y évoque une question, devant laquelle le gouvernement a jusqu’ici préféré le silence et l’inaction : Il s’agit du sujet de la ligne 13 du chemin de fer tunisien. Une ligne fermée depuis… six ans, par des personnes qui se disent être en Sit-In. Et depuis 6 ans les deux derniers gouvernements, Essid et Chahed, laissent faire.

Cette ligne est pourtant primordiale pour le transport des marchandises par la SNCFT et vitale pour la rentabilité de la SNCFT, qui y assure notamment le transport du phosphate. La fédération syndicale précise d’ailleurs que cette ligne «a connu 102 Sit-In au cours de la seule année 2017 et qui ont causé la perte de 359 journées de travail». Au total, ce sont «6 867 journées de travail perdues» et un manque à gagner de «341 MDT à la SNCFT», précise aussi le communiqué de l’UGTT.

Dans son communiqué, l’UGTT est pourtant, pour une fois, claire et précise dans ses accusations. Des Sit-ineurs, qui ont par ailleurs un temps élevé un mur, avec pierres et ciment, sur la voie ferrée pour en signifier la fermeture complète et ont même posé devant en photo pour la postérité et pour défier l’Etat ; le communiqué dit que ce sont des «Sit-in montés de toutes pièces». Selon nos informations, ces Sit-In montés de toutes pièces auraient des oreilles à la direction générale. A chaque fois que la direction générale essaie de rouvrir la ligne, les Sit-ineurs avertis par téléphone rameutent des soutiens parmi les populations de la région et font face. Des sources, non confirmées, font état d’un deal financier entre propriétaire (s) de camions et Sit-ineurs, pour que le mouvement se poursuive, obligeant la compagnie de phosphate à recourir aux camionneurs (25 DT la tonne) et non aux trains (5 DT la tonne) selon les mêmes sources tout aussi non-confirmées.

Disant «Sit-In montés de toute pièce», l’UGTT se lave complètement les mains de cette bande de squatteurs de la voie de chemin de fer. Cela devrait, en principe, libérer les bras du gouvernement pour intervenir et libérer cette ligne 13. Dans son communiqué, la Fédération ouvrière des cheminots, a aussi été directe dans ses accusations qui restent tout de même non-nominatives. Les cheminots accusent, bien que de façon non-nominative, «les barons du transport du phosphate par camions». Obligatoirement, les regards pourraient se tourner vers Le Bardo où un député a déjà été, officieusement accusé. Une accusation à laquelle le ministre du Transport, de Nidaa Tounes, comme le député, selon des sources qui revendiquaient l’anonymat, n’ont toujours pas répondu.

Le fait est que le ministre du Transport n’a jamais évoqué cette question de l’arrêt, pour causes d’un Sit-in qui dure depuis 6 ans, de toute une ligne de chemin de fer qui fait perdre énormément d’argent à l’une des entreprises publiques phares sous sa tutelle directe.

Peut-être alors, qu’il est occupé par Tunisair qui périclite dans l’indifférence de sa tutelle ou par la Stam qui aurait, si l’on en croit le SG de l’UGTT en visite au port, fait prendre des vessies pour des lanternes au chef du gouvernement ! Peut-être aussi qu’il est trop préoccupé par la situation de la CTN qui a récemment mis à mal tout un gouvernement qui courtisait les TRE pour un prêt en devises ou par la situation de Transtu !

Le 1er juillet 2018, l’UGTT annonçait un préavis de grève à la SNCFT. La 1ère demande des grévistes a été clairement annoncée : la réouverture de la ligne 13 des chemins de fer, reliant Sfax, Gafsa et Tozeur «pour son importance dans la pérennité de l’entreprise». On aurait au moins espéré que le ministre entende la raison de cette grève et débloque la ligne, avant de penser à casser le mouvement !

Il semblerait en tout cas, que cette grève était la bonne, ce qui est rare, puisque la SNCFT annonçait hier la réouverture de cette ligne.

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