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Tunisie : Les éclairages de Moez Labidi sur les problèmes et leurs solutions

« Le monde arabe est dans une situation douloureuse et a besoin d’une complémentarité économique pour garantir le financement de son développement et attirer l’investissement, sauf que cette complémentarité demeure tributaire de la décision politique« , a indiqué Moez Labidi, professeur universitaire d’économie.

« Aujourd’hui, de grands groupements économiques ont été créés dans le monde, en dépit des différences des orientations économiques, alors que le monde arabe ne reflète que la précarité économique, l’éparpillement et le non respect des règles de la gouvernance et de la transparence« , a précisé l’universitaire dans son intervention prononcée à la clôture du Congrès de la complémentarité économique arabe (28 février-1er mars 2018).

Et de poursuivre : « Les pays arabes ont besoin d’une complémentarité économique pour tracer des politiques de financement communes, car l’opération de développement est coûteuse et requiert des investissements et des financements lourds« .

« Certes la langue arabe constitue un facteur commun qui unit les pays arabes, toutefois, les différences au niveau économique sont énormes, ce qui rend difficile la réalisation de la complémentarité économique. Ces écarts apparaissent aux niveaux des taux d’inflation et soldes budgétaires et commerciaux enregistrés dans ces pays, dans la mesure où il y a des pays qui souffrent d’un déficit, alors que d’autres bénéficient d’un excédent. Certains enregistrent une inflation qui dépasse les 10%, alors que d’autres ont un taux de moins de 5%…« , a-t-il ajouté.

« Par ailleurs, le climat d’investissement dans les pays arabes n’est pas attractif, à cause d’une présence limitée des fonds de financement dans ces pays par rapport aux pays européens, d’une instabilité politique et des législations fiscales, d’une hausse des moyennes d’inflation ainsi que d’une non solidité du secteur financier et des fluctuations des cours de changes qui sont encore accompagnées par des glissements. Le décollage vers la complémentarité économique qui est une oeuvre progressive commence par le lancement de réformes pour lutter contre la corruption, la mise en place de la bonne gouvernance et l’application de la loi« , a relevé Labidi.

« Je pense que le catalyseur de la complémentarité économique est le secteur financier qui doit être solide« . Cette solidité, a-t-il dit, favorisera la création de groupements bancaires ayant leur poids dans les pays arabes et encouragera par conséquent le commerce et l’investissement bilatéraux. Au niveau des affaires, l’universitaire a appelé à unifier les règles de communication financière et de gouvernance ainsi que les législations douanières et bancaires, ce qui est à même d’encourager les banques à s’installer dans la plupart des pays arabes.

S’agissant des marchés financiers, il a recommandé d’unifier les conditions d’introduction des valeurs mobilières sur une bourse arabe à créer, d’autoriser davantage l’appropriation d’actions sur l’ensemble des marchés arabes, de créer des indicateurs pour les actions des plus importantes sociétés de la région arabe ainsi qu’un indicateur boursier des pays arabes et l’élimination progressive des restrictions sur la mobilité des capitaux.

Labidi a proposé, au niveau macro économique, d’exiger des critères dans la fixation du rendement économique, par exemple en ce qui concerne l’endettement (70% du PIB), le déficit budgétaire (3% du PIB) et l’inflation, de fixer des cours des changes entre les pays arabes ou bien, dans une étape ultérieure, une devise unifiée et une Banque centrale arabe.

TAP

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