En Tunisie, des flots de diplômés de plus en plus denses sortent chaque année des diverses institutions d’éducation et de formation sans métier véritable, sans formation réelle et sans beaucoup d’espoir de trouver un emploi.
Des enquêtes relèvent que le Sud-est et le Sud-ouest sont les régions les plus touchées par le chômage, suivis par le Centre ouest, Nord-Ouest et le Grand-Tunis. De même, le Nord-est et le Centre-est sont les régions les moins touchées par le chômage.
Selon des statistiques récemment publiées par l’Institut National de la Statistique (INS), le nombre de diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur est estimé à 250.6 mille au deuxième trimestre 2017 et à 259.6 mille au premier trimestre 2017, ce qui correspond respectivement aux taux de chômage de 30.3% et de 31.2%.
L’INS a également relevé que le taux de chômage pour le premier semestre 2017 est estimé à 18.7% chez les hommes et 30.3% chez les femmes.
Lutter contre le chômage : Oui… mais comment ?
Le programme du gouvernement pour la lutte contre le chômage s’articule autour de trois principaux axes dont la promotion de l’initiative privée, le développement des systèmes d’appui de l’Etat et l’impulsion des mécanismes dynamiques à même de soutenir la création d’emploi, notamment dans les régions.
Une enveloppe de 250MDT est prévue au titre de financement du programme de l’emploi. De même, les objectifs du programme de l’emploi gouvernemental consistent à créer plus de 25000 emplois dans le cadre de la promotion de l’initiative privée, outre le programme « Karama » (« dignité ») susceptible de garantir 25000 contrats de travail pour les demandeurs d’emplois dans des filières qui rencontrent des difficultés en matière d’employabilité moyennant un salaire mensuel de 600 dinars.
La dynamisation du rôle du secteur privé et l’encouragement de l’initiative privée seront les maîtres-mots du programme de lutte contre le chômage annoncé par le gouvernement Chahed.
On rappelle qu’une étude sur « l’enseignement supérieur, entre transmission du savoir et exigence de l’employabilité », réalisée en 2017 par le bureau d’études Sigma Conseil et la fondation allemande Konrad Adenauer, a relevé que le taux de diplômés du supérieur au chômage en Tunisie est passé de 15% en 2005 à 31% au cours des cinq dernières années.