L’agriculture, secteur ô combien importante pour l’économie de la Tunisie, n’affole toujours pas les compteurs au niveau des investissements étranges, malgré la batterie de mesures et incitations pour les capter. C’est le dernier rapport de la FIPA (Agence de promotion de l’investissement extérieur) qui le dit. Mais à en croire Samir Taieb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le secteur n’a pas qu’un problème de grosseur du flux des investissements, il est aussi handicapé par un problème de gestion, du fait de l’absence de coordination entre les intervenants opérant dans le cadre du financement extérieur des projets et programmes agricoles. Le ministre a avoué que ce dysfonctionnement a, parfois, engendré la mobilisation de ressources financières pour la réalisation de projets non prioritaires. En d’autres mots de l’argent cramé pour rien, ou presque.
Dans une déclaration aux médias, en marge d’une séance de travail « sur la coordination du financement extérieur destiné à l’agriculture tunisienne« , Taieb a indiqué que cette réunion vise à assurer la coordination entre les différents intervenants et le département de l’agriculture qui pourra maitriser davantage les opérations de financement extérieur et les orienter vers les projets inscrits dans le cadre des objectifs des politiques générales du gouvernement.
Il a ajouté que ce genre de rencontre périodique vise à échanger les informations et identifier les problèmes. L’objectif recherché est de mettre en place une équipe qui sera chargée d’approfondir chaque volet afin de maitriser les opérations de financement et d’assurer la coordination entre les intervenants.
Autre objectif assigné à ces rencontres : la sensibilisation des représentants d’organisations internationales et les bailleurs de fonds à prendre conscience de l’importance de la coordination et du dialogue, outre la création d’une structure permanente qui se réunira périodiquement en vue de coordonner entre le ministère et les bailleurs de fonds.
Pour sa part, Michael Hage, Coordinateur du Bureau Sous Régional de la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en Afrique du Nord, a mis l’accent sur l’importance de concrétiser le rôle des parties concernées en vue d’améliorer la production, notamment d’olives et de dattes, en plus de la création d’opportunités pour la production et l’exportation, surtout au profit des petits producteurs.
Ont participé à cette réunion les représentants d’organisations internationales, notamment l’AFD (Agence française de développement), la GIZ (coopération allemande), la JICA (Agence japonaise de coopération internationale), la BERD et la FAO.
A rappeler que plus de 40 projets agricoles sont en cours de réalisation moyennant une enveloppe globale de 3,8 milliards de dinars.
La valeur de l’investissement public a atteint 1 milliard de dinars par an, dont 40% sont mobilisés grâce aux ressources extérieures.
Le budget pour l’exercice 2018 concernant le département de l’agriculture est d’environ 1,2 milliard de dinars dont 49 % de ressources extérieures.