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Chalghoum et Karm s’y collent : il faudra y aller et ce sera dur !

La tendance en Tunisie, impulsée par le Front populaire et l’UGTT, c’est de voir partout la main de l’étranger, notamment le FMI; la même main qui serait derrière tous les maux du pays. C’est en partie vrai, sauf qu’on n’explique pas assez aux citoyens que cette main ne s’est pas invitée toute seule, il a fallu la convier, requérir son aide, et c’est la Tunisie qui s’est mise toute seule, comme une grande, dans ce bourbier et a maintenant le plus mal à en sortir. A ce stade le soutien de l’étranger est devenu une absolue nécessité, et la Tunisie est pour le moment incapable de concevoir autrement son avenir. Mais là aussi on n’explique pas assez à ceux qui râlent que cet appui a un prix, un coût et qu’il faut le mériter dans la durée en faisant ce qu’il faut d’efforts – réformes en l’occurrence – pour d’abord aller aller mieux, et ensuite être en mesure de rembourser ce qu’on a emprunté, avec les intérêts s’il vous plait. C’est aussi la condition pour que les investisseurs trouvent le pays assez intéressant pour envisager d’y placer leurs sous. Cela en fait des vérités à dire, pas faciles à digérer, surtout quand il s’agit de reconnaitre publiquement que la main de l’étranger n’est pas étrangère à la marche forcée, aux douloureux sacrifices pour le salut national dont nous rêvons tous. Et bien le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, ne s’est pas défilé ce mardi 16 avril, il a tenu un langage de vérité…

Tout le monde est averti !

« La migration de la Tunisie vers les normes comptables internationales (IFRS), devant avoir lieu progressivement, à partir de 2021, est une nécessité dictée par les exigences des marchés internationaux » a indiqué le grand argentier du pays, à la conférence sur la « Transition du secteur financier vers les IFRS », organisée aujourd’hui à Tunis.
Près de 200 participants représentant le secteur financier, les autorités locales et les milieux des affaires ont participé à cet événement.
Les normes IFRS ont été créées pour instaurer un ensemble de normes comptables internationalement reconnues, afin d’améliorer la transparence, la responsabilisation et l’efficience des marchés financiers partout dans le monde. Le Conseil National de la Comptabilité de Tunisie avait annoncé, en 2018, l’adoption des normes IFRS par le secteur financier du pays dès 2021.

L’adoption de ces normes internationales dans un tel délai sera un défi pour deux raisons principales : d’une part, seul un nombre limité d’institutions financières dans le pays ont d’ores et déjà adopté les normes IFRS et, d’autre part, les coûts y afférents sont importants. Par conséquent, l’adoption des normes internationales dès 2021 nécessite un effort coordonné, des parties concernées.
Le ministre des Finances a expliqué que « cette transition aura certainement un coût à assumer mais le plus important, c’est qu’elle sera génératrice d’opportunités en termes d’intégration dans l’économie mondiale globale, d’attraction des flux d’investissements étrangers, de facilitation de l’accès aux marchés financiers internationaux et de renforcement de la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds » .

Le ministre a annoncé qu’un projet de loi réglementant l’adoption des normes IFRS va être soumis à l’ARP, avant la fin de l’année en cours, formulant l’espoir que ce projet puisse être adopté en 2020, pour respecter le calendrier prévu pour l’adoption de ces normes.
« Le secteur financier est le mieux préparé aujourd’hui, en Tunisie, pour s’inscrire dans cette transition, étant le plus avancé en matière d’adoption des règles prudentielles et comptables. Le reste des secteurs devrait doubler d’efforts pour pouvoir réussir cette migration« .

Cette aide ne sera pas de trop

De son côté, le Chef de Bureau de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) en Tunisie, Antoine Sallé de Chou, a affirmé l’engagement de la banque européenne à contribuer à une mise œuvre efficace des normes IFRS dans le pays, en fournissant un soutien financier à l’académie des banques et finances, afin de dispenser une formation certifiante sur les normes IFRS à une centaine de professionnels de la comptabilité dans le secteur de la banque et du leasing.
La BERD a aussi financé une étude comparative entre les normes IFRS et les principes comptables admis en Tunisie, réalisée par le bureau PwC en 2018. Cette étude, présentée aujourd’hui à la conférence montre que la Tunisie a déjà réalisé des avancées en matière d’application des règles de transparence et de bonne gouvernance et que l’écart qui la sépare des pays les plus exigeants en la matière est rattrapable.
L’étude a également montré que la place financière tunisienne est capable de relever le défi de ce passage, à condition que toutes les parties prenantes s’impliquent (autorités, banques, établissements financiers….) et qu’il y ait un cadrage réussi de l’opération dès le départ.

Pour sa part, le président de l’APTBEF (Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers), Ahmed El Karm, a considéré qu’il s’agit là d « passage d’un système statique, à un système prédictif des risques qui permet aux banques de mieux anticiper leur futur« .
Et de préciser que « le système financier tunisien, qui a achevé l’adoption des règles prudentielles, se trouve aujourd’hui confronté à l’impératif de migrer vers les normes IFRS, pour favoriser la transparence de ses comptabilités et l’efficacité de ses interventions. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement des normes comptables, mais d’un parcours fastidieux, long, compliqué et coûteux qui devrait impliquer tout le monde. C’est une remise en cause de l’organisation bancaire vers plus de transparence et plus d’efficacité« .
Il a, en outre, évoqué la convention signée entre l’association et la BERD pour un programme de formation qui s’étale du mois d’avril 2019 à octobre 2020, invitant toutes les parties prenantes à coordonner leurs actions pour réussir cette transition.
Cette conférence a été organisée par l’APTBEF et la BERD.

S.L.-TAP

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