Les incendies continuent de se déclencher en Tunisie avec comme cible principale les plantations de grandes cultures sans causer, heureusement, des pertes humaines.
Dans le gouvernorat du Kef, le bilan le plus lourd a été enregistré dans la région de Sers, où les flammes ont ravagé, dimanche 9 juin 2019, près de 200 hectares de céréales (120 hectares appartenant à l’Etat, 80 hectares aux agriculteurs particuliers).
Selon la radio Jawhra FM, les unités de la protection civile et les habitants ont lutté pour limiter l’extension des feux vers les oliviers et les zones résidentielles; l’incendie a été maîtrisé lundi matin.
La région de Dahmani a aussi été touchée, un incendie nocturne a brûlé environ 50 hectares de céréales; les soldats du feu ont réussi à éteindre l’incendie ce matin.
Depuis le 5 juin, 6 incendies ont été enregistrés dans le gouvernorat du Nord-Ouest, ravageant plus de 260 hectares de céréales. A noter que la saison des récoltes commence aujourd’hui au Kef, sur une surface de 194 mille hectares de céréales. Il s’agit du rendement le plus important du gouvernorat depuis 2013. La récolte des céréales en Tunisie est estimée à plus de 20 millions de quintaux (2 millions de tonnes) pour la campagne actuelle, contre 14,3 millions de quintaux pour la précédente, selon une source officielle du ministère de l’Agriculture.
La délégation de Testour, relevant du gouvernorat de Zaghouan, a également été secouée par des incendies ce dimanche. 44 hectares de céréales ont été ravagés par le feu. Le dépôt d’ordures de la ville ainsi qu’un cimetière ont été atteints. Les unités de la protection civile ont été soutenues par les agents municipaux et les garde-forestiers.
Un autre feu a été enregistré dans la forêt de Sidi Amor, près de Raoued (gouvernorat de l’Ariana); le sinistre a ravagé entre 10 et 15 hectares, le gouverneur de la région a indiqué que l’incendie pourrait être provoqué par des individus qui veulent exploiter des parties de cet espace pour bâtir des habitations anarchiques.
A Bizerte, 4 hectares dans la forêt de Cap Angela ont été en proie aux flammes dimanche. Le directeur régional de la protection civile a confié à la radio Shems FM que l’incendie est principalement causé par la hausse des températures.
201 incendies
L’Office national de la protection civile a indiqué que ses unités ont effectué 472 interventions ce dimanche, dont 201 cas d’incendie.
A noter que le nombre des incendies a reculé de 60%, au cours des huit premiers mois de 2018, pour atteindre 135 incendies, contre 329 enregistrés au cours de la même période de 2017, selon les données du ministère de l’Agriculture.
Le ministère avait mis en place une stratégie nationale de préservation des forêts contre les incendies 2015/2024 axée sur le renforcement de l’alerte précoce, l’intervention rapide, le développement de l’infrastructure de base, la maintenance périodique et le renforcement des compétences financières et humaines.
Le nombre des incendies et leur simultanéité interpellent et posent de sérieuses question sur l’origine des feux et ceux qui pourraient être derrière. D’aucuns n’écartent pas qu’il puisse s’agir d’une nouvelle forme de terrorisme qui vient s’ajouter à la gamme des actes perpétrés sur ce registre à l’instar des attentats contre les zones touristiques.