Les adversaires du chef du gouvernement, Youssef Chahed, n’ont que cette accusation à la bouche : Il utilise les moyens de l’Etat pour assurer l’essor de « son parti », Tahya Tounes. Les partisans de Chahed n’ont que cette ligne de défense à la bouche : Aucun des moyens de l’Etat n’est mis à contribution, toutes les initiatives du parti sont organisées et financées par ses membres. Bref, cette affaire prend beaucoup de place, trop peut-être. Et bien elle risque d’en prendre encore plus après la décision des dirigeants de Tahya Tounes de coopter le président de l’INPDP (Instance nationale de protection des données personnelles), Chawki Gaddes…
Ce dernier sera chargé de piloter le comité de préparation du congrès électif du parti. Slim Azzabi, coordinateur général de Tahya Tounes, en a fait l’annonce ce jeudi 21 février 2019 lors d’une conférence de presse. Il a précisé que leur choix s’est porté sur « une personnalité indépendante et qui ne fait pas partie de la formation« . Le seul problème c’est que l’INPDP est bien un organisme étatique et que par conséquent confier à son président, un « indépendant », un travail partisan apporte de l’eau au moulin des détracteurs de Chahed. Il n’avait vraiment pas besoin que ses partisans aggravent son cas, même si on pourra difficilement croire qu’il n’a pas donné son aval pour une telle affaire…
Enfin sachez que pour la présidence du Comité d’experts, chargé de veiller sur la transparence du scrutin interne, c’est un ancien membre de l’ISIE qui a été choisi, Najla Brahem. Là aussi ça fera jaser, mais beaucoup moins qu’avec la désignation de Gaddes.
