Photo : Adnane Bettaïeb, nouveau DG de la Sits et à sa droite, le président du CA Lotfi Mechaal
Photo : Adnane Bettaïeb, nouveau DG de la Sits et à droite, le président du CA Lotfi Mechaal

Nourri au lait de Poulina, le nouveau DG de la Sits (Société immobilière tuniso-saoudienne) Adnane Bettaïeb, devrait pouvoir remettre de l’ordre dans les affaires d’une entreprise cotée en bourse et où rien ne va plus depuis des années.

Ce sont, en effet, des actionnaires, tunisiens et saoudiens, qui s’écharpent et s’étripent, à coups de PV de CA (Conseil d’Administration), parfois même truqués. Ce sont, aussi, des DG successifs, qui se servent au-delà de ce qui est permis et même sans que cela leur soit permis, comme pour le cas d’un des actionnaires majeurs et membre du CA, qui plus est, une banque semi-publique, la TSB (Tunisian Saudi Bank, officiellement Stusid).

Pour le second exercice consécutif, l’entreprise de promotion immobilière se retrouve déficitaire et cela ne devrait pas beaucoup s’améliorer pour l’exercice 2018 dont les chiffres n’ont toujours pas été rendus publics. En 2017, la Sits signait un déficit net de plus de 0,75 MDT, malgré le chiffre d’affaires de 4,8 MDT. Il est vrai que ce chiffre reste meilleur que le déficit net de 1,7 MDT de l’exercice 2016, où les ventes avaient plafonné à presque 14 MDT. A fin 2017 aussi, la liquidité était négative de presque 3 MDT. Ses nouveaux dirigeants estiment que 2019 devrait voir l’entreprise au moins équilibrer ses comptes.

Il n’en demeure pas moins que la Sits, dont l’action en bourse ne s’était pas échangée à plus de 3 DT en 2017, traîne depuis plusieurs années un important parc d’invendus à Monastir d’un montant de plus de 1,2 MDT, dont elle n’a rien pu écouler depuis plus de 10 ans, et pourtant construit dans une ville touristique. Et comme un malheur ne vient jamais seul, l’entreprise a subi en 2017 un contrôle fiscal approfondi, sur les exercices allant de 2013 à 2015. Résultat, un IS (impôt sur les sociétés) de 362.582 mDT au lieu de 262.937 mDT, et un complément d’impôt de 643.714 mDT.

  • Guerre entre actionnaires, à coups de PV de CA !

Le tout se déroule dans une entreprise où les partenaires financiers des deux pays se font une guerre de contrôle de l’entreprise, à coups de réunions, parfois tronquées, PV compris, de CA. Les Commissaires aux Comptes (CC) de la société le feront d’ailleurs remarquer dans le rapport sur l’état des finances pour l’exercice 2017. «Les querelles, entre membres du CA se sont exacerbés jusqu’à diviser le conseil en deux clans, saoudien et tunisien, chacun se réunissant et chacun décidant d’annuler les décisions de l’autre», pouvait-on lire dans ledit rapport. Cette guerre ne cessera qu’en avril 2018, sur intervention de la justice, qui y mettra le holà par désignation d’un mandataire judiciaire. Mécontent de ne pas avoir réussi à étendre ses privilèges en Tunisie, l’actionnaire saoudien restera pourtant en froid avec le reste du CA et ne sera présent que lors de la dernière AGO de la Sits qui s’était tenue ce lundi 26 août 2019 à Tunis.

Les CC signaleront aussi , sans autres formes de détail, «avoir eu des informations sur l’existence d’irrégularités et contraventions, essentiellement relatives à la situation de gestion de l’entreprise» et en avoir informé, à quatre reprises, le procureur de la République.

  • Le banquier de la Sits se sert directement dans son compte ! 

Entretemps, c’est le principal actionnaire local, la TSB avec 19 % du capital et par ailleurs banquier de la société de promotion immobilière, qui décide de se servir directement dans le compte courant de la Sits, sans la permission de cette dernière. En mai 2017, il retire ainsi, selon le rapport des CC, 1,193 MDT au titre de remboursement de crédits alloués à la Sits. Un mois plus tard, il réaffecte ce retrait, en bloquant une partie au titre de ses bénéfices au titre d’années précédentes, et le reste pour le paiement d’une partie des crédits. La Sits conteste et la TSB se ravise et réaffecte, encore une fois, les sommes qu’elle avait prises directement sur le compte courant de son client. Entretemps aussi, une plainte pour fraude de 300.000 DT, court toujours depuis 2016, introduite par la Sits contre son ancien DG de nationalité égyptienne.

  • Un DG qui se donne des salaires, plus importants que prévu

Le second DG, nommé par l’actionnaire saoudien après le départ du précédent indélicat DG qui aurait subtilisé 300 mille DT, ne sera pas mieux et se servira plus de salaires que le CA ne lui en avait décidés. Ancien petit actionnaire, les gros de la boîte y avaient vu une possible relève en temps de guerre avec les Saoudiens. Il se fera ainsi donner par l’entreprise dont il est l’ordonnateur, 21.398 DT en brut pour l’exercice 2016, 69.534 DT en brut au titre de l’exercice 2017, sans compter les 31.105 DT en avances. Tous des montants qui étaient supérieurs à ce que le CA lui avait fixé comme salaires. Les CC ont informé le procureur de la République de ces dépassements et la Sits a porté plainte. Tout cela se passe dans une entreprise cotée en bourse !

Khaled Boumiza

1 COMMENTAIRE

  1. Si Khaled, peut-être il faut voir qui s’est vraiment nourri du lait de Poulina…. vous êtes depassé par les évenements, il fallait chercher la relation d’amitié entre le directeur des ressources humaines de la TSB (ex auditeur dans la banque) et feu fondateur Poulina mais pas que…. des actions bien juteuses du portefeuille de la TSB ont été vendues à ce très bon ami (Horchani finance, tunisie leasing…), puis l’auditeur de la TSB est devenu membre du conseil de la SITS écartant Mechaal et est devenu directeur rh….. je vous laisse le plaisir de fouiller ces sujets…. Tunisie pays de la corruption

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