Une vive inquiétude règne à Bruxelles face à la détérioration de la situation à la frontière avec la Biélorussie, où 2 000 migrants au moins se trouvent piégés par le régime autoritaire de Minsk. Ils y vivent dans des conditions dramatiques, dans l’espoir de rejoindre le territoire de l’Union européenne (UE) par la Pologne, mais aussi par la Lituanie et la Lettonie.
En représailles aux sanctions européennes instaurées contre la répression menée dans le pays, Minsk orchestre ces arrivées sur son sol de Syriens, d’Irakiens, de Palestiniens, de Libanais. Ce qui est décrit comme « une attaque hybride » contre l’Union, avec la migration comme arme, pourrait désormais entraîner une escalade militaire, redoutent certains dirigeants. « Le risque est très élevé », jugeait ainsi, le ministre estonien de la défense.
Son pays a évoqué, avec la France et l’Irlande, le sujet à l’ONU, jeudi soir, lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. A son issue, les membres européens et américain du Conseil ont condamné dans une déclaration conjointe une « instrumentalisation orchestrée d’être humains » par la Biélorussie afin de « déstabiliser la frontière extérieure de l’Union européenne ».