AccueilLa UNEQuand la masse salariale du public gonfle les investissements trinquent

Quand la masse salariale du public gonfle les investissements trinquent

La hausse de la masse salariale et les recrutements excessifs qui ont été faits dans la fonction publique après les années qui ont suivi la Révolution posent des problèmes et approfondissent la crise économique dans le pays. L’augmentation du budget alloué aux salaires et aux dépenses de la fonction publique a été faite au détriment des investissements publics, lesquels n’ont pas pu être convenablement réalisés pour ces raisons-là, entre autres. Ce sont les principaux constats du dernier billet économique publié par l’intermédiaire en bourse Mac Sa intitulé « Mécanismes innovants de financement des investissements publics productifs pour plus de croissance économique en Tunisie« .

Il en ressort en effet qu’il est nécessaire d’augmenter les investissements publics productifs pour accroître la croissance et l’emploi. La faiblesse de la marge de manœuvre des autorités publiques pour financer ces investissements ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher d’autres sources de financement. Le mécanisme de financement innovant est plus facile à justifier auprès de la population que les taxes directes. Il ressort de l’expérience mondiale que les cinq mécanismes innovants ont contribué dans une grande partie à financer les investissements publics productifs.

Ainsi, il est important pour la Tunisie de tirer profit de ces expériences pour drainer des ressources budgétaires additionnelles qui seront consacrées au financement des secteurs productifs comme l’éducation, la santé, l’énergie renouvelable et l’infrastructure. Ces mécanismes méritent des réflexions plus poussées dans l’objectif de les mettre dans un cadre de projet basé sur la solidarité nationale.

En effet, la Tunisie passe par une période difficile. Les recettes fiscales ne suivent pas le rythme croissant des dépenses publiques. Cette situation a entrainé plus de déficit et plus d’endettement. En outre, une part écrasante des dépenses publiques est incompressible et consacrée à payer les salaires des fonctionnaires et les dettes extérieure et intérieure, ce qui laisse une marge de manœuvre assez limitée au gouvernement pour financer les investissements publics productifs qui aideraient à promouvoir la croissance du secteur privé est à créer des emplois.

Cette explosion de la masse salariale s’explique essentiellement par deux facteurs : La première est en relation avec la hausse des recrutements effectués depuis 2011 qui a visé l’absorption du mécontentement des chômeurs. Le nombre de fonctionnaires de l’administration publique est passé de 445 mille à 604 mille respectivement entre 2011 et 2015, soit une augmentation de l’ordre de 35.79%. La deuxième est relative à l’augmentation des salaires nominaux pour compenser les pertes du pouvoir d’achat suite à la hausse de l’inflation. Le salaire brut moyen mensuel est passé de 1127.5 DT en 2011 à 1388.9 DT en 2015, soit une hausse de 23.18%.

Par ailleurs, la part des dépenses d’équipement dans le budget de l’Etat ne cesse de diminuer. Elle est passée de 24.06% en 2010 à environ 15.65% en 2018. Le budget de 2019 prévoit une part de 14.76%. Cette évolution baissière limite la création de la richesse. En revanche, les dépenses non productives augmentent. La part des dépenses consacrées à la masse salariale des fonctionnaires dans le budget de l’Etat est passé de 37.94% en 2010 à 39.33% en 2018 et le budget prévoit un ratio de 40.54% en 2019.

Les études théorique et empirique montrent que l’investissement public productif, notamment dans les infrastructures, l’éducation, l’énergie renouvelable et la santé augmente le capital public et favorise la croissance économique. L’élasticité du PIB par rapport à l’investissement public est estimée entre 0,08 et 0,17 selon les pays. En Tunisie, la faiblesse du niveau de ces investissements explique en partie la baisse du taux de croissance économique. En effet, les ressources affectées à ces investissements à travers les budgets de l’Etat sont de plus en plus limitées suite d’une part à l’augmentation de la masse salariale et le payement de la dette et d’autre part à la difficulté de lutter contre l’évasion fiscale et à l’amélioration du recouvrement. Dans ce contexte, il est important de concevoir une politique capable de drainer des ressources budgétaires additionnelles pour hisser la croissance grâce à l’investissement public productif par l’introduction de mécanismes innovants de financement.

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