Rien ne semble pouvoir stopper le Conseil militaire qui se cramponne au pouvoir au Soudan, en dépit de la décision de l’Union africaine (UA) d’éjecter le pays de l’organisation tant que l’armée seront aux commandes. Après la répression sanglante qui a fait des dizaines de victimes dans les rangs des manifestants et l’annulation de tous les accords avec les chefs de file de la contestation populaire, le Conseil militaire franchit un autre cap en arrêtant deux leaders de la contestation. Leur seul « crime » : Avoir discuté avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en visite vendredi 7 juin 2019 à Khartoum pour essayer de raisonner les chefs de l’armée.
D’après leur entourage, Mohamed Esmat, un responsable de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), un pilier de la contestation et Ismaïl Jalab, secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), ont été amenés par des « hommes armés » après leur entretien avec Abiy Ahmed, rapporte l’AFP. Ces arrestations s’ajoutent à celle de Yasser Amran, chef-adjoint du SPLM-N, dénoncée par les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), qui ne vont certainement pas en rester là si le Conseil militaire persiste dans sa volonté d’écraser la contestation…