AccueilLa UNETunisie : Attention, l'embellie pourrait tourner court !

Tunisie : Attention, l’embellie pourrait tourner court !

« Les hypothèses de croissance de l’économie mondiale restent favorables pour 2108. Cependant, des risques persistent. Ils sont de nature politique et commerciale« . C’est ce qui ressort d’une étude récente de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES). Compte tenu de cet environnement international, la légère amélioration de la croissance économique du premier trimestre pourrait être compromise, pour le reste de l’année, par le comportement de l’investissement et la perte de compétitivité de l’économie tunisienne (érodée par l’inflation).

En effet, selon l’ITES, le premier semestre 2018 a été caractérisé par l’amélioration du rating de la Tunisie de deux grands fournisseurs d’indices : FTSE et MSCI. Cette classification par ces fournisseurs d’indice permet de drainer davantage d’investisseurs étrangers, l’objectif étant d’accéder au statut de marché émergent. Pour cela il est nécessaire d’attirer de grandes capitalisations à l’instar des grandes sociétés nationales publiques (STEG, Groupe chimique, Régie des tabacs) ou d’entreprises privées qui sont toujours non cotées (Télécom, autres groupes industriels). Cette solution permet également d’améliorer la représentativité de la Bourse pour inclure des secteurs comme l’énergie, le transport, les télécommunications, le tourisme, l’agriculture, et de renforcer la liquidité et la profondeur du marché.

Les revenus des banques ont également continué leur trend haussier avec une augmentation du PNB total de 20.22% en moyenne pour les 11 banques cotées. Cette amélioration est essentiellement expliquée par l’évolution des crédits à la clientèle (+22.18%) et non pas par l’augmentation des marges d’intérêts. En effet, les revenus des intérêts se sont appréciés de 36.37% alors que les charges d’intérêts ont augmenté de 41.69%. Les banques de la place ont ainsi ajusté leurs politiques de tarification. Il est clair que le renchérissement du coût de financement n’est pas imputé à un comportement opportuniste de la part des banques de la place mais plutôt au relèvement des taux directeurs de la BCT opérés dans le cadre d’une politique monétaire de lutte active contre l’inflation.

L’ITES constate aussi que les banques n’ont pas répercuté la hausse des primes de risques conséquence de l’augmentation durant le premier trimestre du taux des créances classées du secteur au niveau de leur pricing. Ce qui, à notre sens, présenterait un risque sur les indicateurs affichés une fois les risques constatés.
Les revenus de portefeuille ont connu également une nette évolution de 14.50%, qui s’explique d’une part par l’accroissement des emplois affectés aux portefeuilles titres (+11.31%) mais également par le relèvement du TMM sur lequel sont indexés les revenus des instruments utilisés par les banques, notamment les BTA.

De façon générale, les banques de la place ont continué leur appui à l’économie nationale avec l’augmentation des engagements du secteur de +22.18% passant de 52.6 Mrds de dinars à 58.4 Mrds de dinars. Cette évolution reste en décalage par rapport à la croissance de l’activité économique et du FBCF (moyenne de 667 MD depuis 2011). Le financement bancaire sert à priori à financer les décalages de trésorerie occasionnés par les distorsions au niveau de la chaîne du crédit inter-entreprises dues aux difficultés d’exécution des budgets de l’Etat et des délais de paiement rallongés depuis 2011. Il semble que dans cette configuration, le financement bancaire ne joue pas pleinement son rôle dans le financement du développement via l’appui aux programmes d’investissement des entreprises.

Par ailleurs, le ratio engagements sur dépôts (Loand to deposit LTD) a enregistré une hausse pour se situer au niveau de 108% comparativement au niveau de 98% fin juin 2017 et ce, malgré une amélioration des dépôts de 11.02%. Cette dégradation de la couverture des engagements par les dépôts traduit, selon l’ITES, les difficultés à mobiliser les ressources par les banques pour soutenir leur développement. Ce développement s’est fait essentiellement par refinancement auprès de la BCT, ce qui augmente les pressions sur le marché monétaire et se traduit par un renchérissement du coût de crédit.

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