AccueilLa UNETunisie : Ils gagneraient aussi la bataille du déficit budgétaire !

Tunisie : Ils gagneraient aussi la bataille du déficit budgétaire !

Cela faisait longtemps que l’économie du pays n’avait pas enregistré autant de bonnes nouvelles en si peu de temps. D’abord les chiffres de la balance commerciale, plus précisément la réduction du déficit commercial, jusqu’à un niveau notable que ne boude pas un gouvernement aux abois, et pas que sur cette affaire. Et avec les promesses de la Chine, les choses ne pourront que se bonifier. Il y a aussi les indicateurs du tourisme, très bons, les prévisions également, même si on peine encore à franchir le palier supérieur du tourisme haut de gamme, synonyme de jackpot pour les réserves en devises (le voisin marocain en sait quelque chose). On peut évoquer également la reprise de la production de phosphate, malgré quelques accrocs par-ci par-là, une embellie qui enhardit les autorités, jusqu’à les pousser à se lancer dans des prédictions qui font planer. Et puis il y a eu, mardi 15 mai 2018, les chiffres de la croissance, une très bonne surprise, quoi qu’en dise le ministre du Développement, qui faisait la fine bouche en pleurant sur le 0,5% de point de croissance cramé par les protestataires de la CPG et la crise du secteur pétrolier. Enfin ce mercredi 16 mai 2018, on a les dernières données sur le déficit budgétaire. Et elles sont très bonnes, à en croire le rapport sur les « Résultats Provisoires de l’Exécution de Budget de l’Etat, Mars 2018 », publié par le ministère de Finances.

Chalghoum est à la fête !

Le déficit budgétaire, d’après le document émis par le département de Ridha Chalghoum, s’est nettement réduit de 41,7%, à 1079,4 millions de dinars (MD), fin mars 2018, contre 1852,3 MD, à la même date de l’année écoulée.
A ce rythme, au terme de l’année en cours, le déficit budgétaire ne devrait pas atteindre les 5 216 MD, prévus dans la Loi de Finances 2018, soit l’équivalent de 4,9% du PIB.
Selon le raport, cette amélioration a été induite par une progression notable des recettes non fiscales à 901,1 MD, durant le premier trimestre 2018, contre 279,3 MD durant la même période de 2017, et ce, en raison des recettes réalisées essentiellement, en matière de revenus des participations et des entreprises publiques (396 MD en mars 2018, contre 5,9 MD en mars 2017) et de la relance de la commercialisation de carburants (150 MD en 2018, contre des ventes nulles, à la même date en 2017).

Cette évolution des recettes non fiscales, a été accompagnée par une légère baisse des ressources d’emprunt (2111,7 MD), par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2018, et particulièrement les emprunts extérieurs (677,4 MD au cours des trois premiers mois de 2018 contre 879,2 MD, durant la même période de 2017).
Le département des Finances a expliqué le déficit budgétaire par la hausse des charges de remboursement de la dette extérieure (à 458,4 MD, en mars 2018 contre 285,7 MD en 2017), de la dette intérieure (460,6 MD contre 382,3 MD) et des intérêts de la dette (919 MD contre 668 MD).
Par contre, les dépenses de gestion ont baissé de 5 504,2 MD, en mars 2017, à 4 964,7 MD en mars 2018.
Le ministère a révélé, dans ce document, que le déficit est comblé, jusque-là, moyennant des financements intérieurs nets.
S’agissant de la dette extérieure de la Tunisie, le département a fait savoir que 47,8% de l’encours de cette dette sont en euros, 27,3% en dollars, 11,4% en yen et 13,5% en d’autres devises.

Vous avez dit récupération ?

Le débat sur la main du chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans cette avalanche d’indicateurs positifs va forcément fuser. D’abord lui, qui ne manquera pas prochainement de communiquer à volonté sur ces bons chiffres, et il ne va pas se gêner pour nous en mettre plein la vue d’autant plus qu’une aile parmi ses soutiens du Pacte de Carthage, l’UGTT, continue de réclamer des offrandes en têtes ministérielles, voire celle du patron. Et Ennahdha, quoi qu’il en dise pour le moment, n’en pense pas moins. Ces bons chiffres, même le camp du chef du gouvernement, où pourtant il n’est pas en odeur de sainteté, les revendiquera, sans le moindre scrupule, surtout dans cette année électorale qui se profile où toutes les munitions, d’où qu’elles viennent, sont valables. Bon, pour que le camp de Chahed puisse faire de la récupération il faudra que la reprise se confirme et s’accélère en 2018-2019…

Chahed fera ce que font tous les politiciens du monde dans sa situation : Se prévaloir des trains qui arrivent à l’heure, même si on sait que ce qui marche est souvent le fait d’opérateurs privés pour qui le gouvernement n’a pas fait grand-chose pour le moment – d’ailleurs les patrons le lui rappellent à chaque rencontre -, même si on sait que les progrès sont pour la plupart les fruits des politiques lancées par les prédécesseurs et que les successeurs récoltent sans vergogne. Mais c’est de bonne guerre, si on endosse la responsabilité de tout ce qui ne va pas quand on est au pouvoir, on doit aussi logiquement être en droit de revendiquer ce qui fonctionne. L’essentiel est ailleurs pour la Tunisie. Il est dans la capacité de l’équipe de Chahed, si elle survit aux attaques sur les flancs, à maintenir le cap, voire mieux, ce qui est loin d’être gagné, quoi qu’en dise Oxford Business Group

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