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ALECA : Tunis devra en plus sortir 5 Milliards DT, que lui prêtera l’UE !

L’ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi) est sans aucun doute la plus grosse énigme du moment. Personne, pas même ceux qui se positionnent comme des experts en la matière, n’est en mesure ne nous dire exactement ce qu’il contient, car personne ne sait vraiment ce qu’il y a dedans pour la simple et bonne raison que les termes de cet accord se négocient actuellement. Personne n’est en mesure de nous dire à quelle sauce on sera mangé, par une Union européenne qui s’impatiente et même menace face aux atermoiements en terre tunisienne. Le gros problème c’est que Tunis est censé faire le grand saut dès 2019 alors qu’il est loin d’être au point, à tous les niveaux, même pas au niveau de l’état d’esprit des citoyens ! Pour une affaire qui est censée engager un pays entier, son économie, son avenir, c’est un comble. Et là on nous parle du 4ème round des négociations entre la Tunisie et l’UE, du 29 avril au 3 mai 2019, à Tunis, sans que personne ne sache ce qui va se dire et comment tout cela va finir. Inquiétant, très inquiétant, mais ce n’est pas tout…

Hatem Gasmi, représentant du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, a fait savoir lors d’une conférence nationale sur « les effets sociaux et économiques attendus, de l’ALECA, sur le secteur agricole », organisée à Tunis, que, jusqu’à ce jour, les résultats des études, engagées sur ce thème, sont contradictoires, dans la mesure où certaines prévoient des retombées positives sur l’activité agricole, alors que d’autres font état d’effets néfastes.

« C’est pour cela que le ministère de l’Agriculture a lancé une étude globale sur l’ALECA, laquelle est chapeautée par des experts tunisiens. Ses résultats serviront de base pour nos prochaines négociations« , a-t-il avancé, rappelant que « jusqu’à présent, les négociations entre les deux parties sont dans leurs premières phases et n’ont pas dépassé les principes généraux« . Une énième étude pour être fixé, et qui va coûter en plus – Gasmi s’est bien gardé de nous dire combien -, c’est pas vraiment très rassurant !

Ce qu’on ne savait pas

Par ailleurs des réformes structurelles devront être mises en place avant la conclusion de l’accord de l’ALECA, lesquelles nécessitent des investissements colossaux pouvant atteindre les 5 Milliards de dinars. Les réformes on savait, mais cette affaire de Milliards c’est nouveau…
« La Tunisie demandera à l’UE de lui accorder un appui financier pour la réalisation de ces réformes, ainsi que de lui faciliter l’exportation des produits agricoles, notamment l’huile d’olive et certains fruits« , a dit le responsable.
Il a rappelé, en outre, que son département se penche, en parallèle, sur la préparation d’une liste négative de produits agricoles, lesquels devront faire l’objet de mesures de protection particulières, en l’occurrence les filières de blé, de lait, de viandes…, ainsi que la culture de l’olive.

Les craintes, justifiées

De son côté, Abdelkhalek Ajlan, représentant de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a rappelé que l’organisation agricole refuse de  » faire passer la version actuelle de l’ALECA  » et appelle «  à préserver la souveraineté du pays à travers l’unification des prises de position par l’ensemble des parties concernées « .

D’après Ajlan, il est impératif de mettre à niveau le secteur agricole par la mise en place d’un programme national, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, et ce, avant l’entrée en application de l’ALECA entre la Tunisie et l’UE.

Werner Raza et Bernhard Trister, de la Fondation autrichienne pour la recherche en développement (OeFSE), ont présenté, à cette occasion, les résultats d’une étude réalisée sur l’effet de l’ALECA sur l’agriculture tunisienne.
Ils ont prévu la survenue d’effets négatifs, si des mesures d’appui et de protection de cette filière ne sont pas prises, d’autant plus que le déficit commercial de la Tunisie vis-à-vis de l’UE ne cesse de s’aggraver, durant ces dernières années, puisqu’il a augmenté de 16%, en 2017. Voilà, personne, les autorités comme les citoyens, ne pourra dire ‘On ne savait pas’ !

S.L.

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