La bourse de Tunis commence l’année 2019 dans le rouge. Et ne le cache pas. «Après une belle performance de 14,45% au cours de l’année 2018, le Tunindex entame l’année avec une perte trimestrielle de 5,64%, clôturant ainsi à 6 861,49 points. Le Tunindex20 a connu la même tendance baissière que le Tunindex, avec un repli trimestriel de 6,43% et clôturant à 3 039,78 points. Le bilan des indices sectoriels publiés par la Bourse est négatif. Sur les 13 indices (secteurs et sous-secteurs), 12 ont réalisé une performance négative sauf l’Indice «Matériaux de Base». La capitalisation boursière du marché a diminué de 1,216 Milliards DT, enregistrant une baisse de 4,99 % pour s’établir à 23,164 Milliards DT contre 24,380 Milliards DT à la fin de l’année 2018».
Une année pourtant, celle de 2018, où presque toutes les entreprises cotées et essentiellement les banques ont explosé leurs chiffres. Une soixantaine de sociétés ont vu leurs revenus s’apprécier par rapport à l’année précédente. Et le revenu global des sociétés cotées avait alors augmenté de 12,2% pour atteindre 16,2 milliards DT durant l’année 2018, contre 14,5 milliards DT durant l’année 2017.
Il semble pourtant que ce feu follet de 2018 n’ait été pour l’instant qu’un feu de paille. Le DG de la BVMT a en tout cas une explication.
Selon lui, c’est «la mauvaise estimation de l’impact de la politique monétaire sur le secteur bancaire qui représente 50 % de la Capi boursière. Une politique qui a fait naître beaucoup d’appréhension chez les opérateurs en bourse. Il y a aussi l’assèchement de la liquidité sur le marché. Une baisse qui transparait clairement dans la baisse de 18,4 % du volume des échanges qui passait de 614 MDT à 501 MDT d’un trimestre à l’autre. L’offre excédant la demande, cela pousse inévitablement les prix vers le bas, donc le volume traité», explique Bilel Sahnoun.
D’après lui, «même s’il y a un début d’embellie, avec la légère reprise de la production du phosphate, une meilleure production de pétrole et une confirmation de la reprise du secteur touristique, ces indicateurs positifs ne semblent pas vouloir encore donner leur effet sur le marché financier. Peut-être cela transparaitra-t-il et notamment dans le «bottomline» des banques ». Et le premier responsable du marché financier tunisien d’expliquer encore que «une hausse du Taux Directeur de la BCT, donc du TMM et donc une augmentation de la marge d’intermédiation des banques devrait booster les résultats de fin du semestre 2019 des banques».
Et même si le DG de la Bourse de Tunis reste optimiste, «au vu des indicateurs macroéconomiques incitent cependant à l’optimisme», comme il finit par le dire, Bilel reste tout de même prudent. «Lorsqu’on réduit le refinancement auprès de la BCT, avec le sous-jacent BTA de 60 à 40 %, une liquidité de plus en plus rare, les arbitrages sur les créances classées et le niveau des provisionnements, tout ne peut être clair qu’à la fin du 1er semestre 2019».