La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné aujourd’hui les propositions budgétaires pour 2018-2019 de cinq opérations de maintien de la paix et une mission politique spéciale, les missions en République démocratique du Congo et au Mali battant toujours le record avec environ un milliard de dollars chacune sur un budget estimé à 7,2 milliards pour les 16 opérations en cours.
« Éternellement reconnaissant », c’est ce qu’a dit le représentant malien, en saluant le sacrifice consenti par l’ONU pour pérenniser la paix dans son pays. Du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, la Mission au Mali (MINUSMA) aura besoin, selon le Secrétaire général, d’une enveloppe de 1 milliard de dollars, que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) propose de réduire de 6,7 millions. Le représentant du Mali a argué du nombre des victimes de la crise malienne pour demander une augmentation des effectifs de la Mission. La MINUSMA, qui compte en ce moment 13 249 Casques bleus et 1 570 unités de police constituées, a été autorisée par le Conseil de sécurité à monter jusqu’à 13 289 soldats de la paix et 1 920 policiers.
Le représentant du Mali a ajouté que la prise en compte de la dimension régionale de la crise malienne doit passer par le renforcement de la coopération entre la MINUSMA et le G5 Sahel, ainsi que par un appui accru à la Force conjointe du G5 Sahel dans les zones d’opérations.
Pour la Mission en RDC (MONUSCO), le CCQAB recommande une légère diminution du budget de 1,1 milliard de dollars que demande le Secrétaire général et un engagement des dépenses, sans mise en recouvrement, de 80 millions de dollars au lieu des 84 millions demandés. La MONUSCO étant chargée par le Conseil de sécurité de fournir une assistance technique et logistique à la révision des listes électorales et de faciliter le déroulement du cycle électoral dont l’échéance est fixée au 23 décembre 2018, le CCQAB a approuvé la somme de 47,9 millions de dollars demandée par le Secrétaire général.
La Mission au Kosovo (MINUK) devrait être dotée d’un budget de 37 920 400 dollars, selon le Secrétaire général, alors que le CCQB recommande une réduction de 727 000 dollars, après avoir proposé de baisser à 10%, contre les 12,5% proposés par le Secrétaire général, le taux de vacance pour le personnel international. La représentante de la Serbie s’est étonnée de cette recommandation, soulignant que le décalage entre le taux de vacance budgété et réel existe depuis des années, puisqu’il est engendré « artificiellement » par des délais constants dans le recrutement du personnel.
La Commission a aussi examiné les enveloppes budgétaires pour le Bureau des Nations Unies en Somalie (BANUS) et les missions au Sahara occidental (MINURSO) et en Afghanistan (MANUA).
Le représentant libérien a fait la genèse de la Mission au Libéria (MINUL) qui doit fermer ses portes le 30 juin 2018 et pour laquelle le Secrétaire général devrait être « exceptionnellement » autorisé, selon le CCQAB, à ponctionner le Fonds de réserve pour le maintien de la paix. En 14 ans d’existence et 17 mandats différents, a raconté le représentant du Libéria, la Mission a connu la rotation de 126 582 militaires, 16 178 policiers, 23 234 personnels civils, faisant d’elle l’un des plus grands déploiements de l’histoire des Nations Unies, avec un coût total de 7,5 milliards de dollars.