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Le cadeau estival de Chalghoum à son patron

A fin août 2018, selon les derniers chiffres d’un ministère des Finances qui n’est pas porté sur la communication, le solde budgétaire ou différence entre recettes propres et dépenses hors principal de la dette de l’Etat tunisien, était déficitaire de 2,643 Milliards DT. Force est cependant de constater qu’à la même période de 2017, ce déficit dépassait les 3,884 Milliards DT.

Les choses s’améliorent donc, certes à tout petits pas, même si ce déficit budgétaire s’était plutôt creusé de quelque 400 MDT, en août 2018 par rapport à juillet de la même année. On reste tout de même loin des 4 et 5 Milliards DT de déficit budgétaire des années 2014, 15 et 16. Le ministre tunisien des Finances, Ridha Chalghoum prévoyait, dans la loi des finances 2018, de terminer l’exercice 2018 avec un déficit budgétaire qui restera en dessous des 5 %, soit 5,216 Milliards DT.

Cette amélioration, en août dernier, du déficit budgétaire est essentiellement due à la nette progression des recettes propres de 19,4 % autant qu’à la hausse de 15,2 % des recettes fiscales qui ont fait un bond de plus de 2 Milliards DT en un seul mois, passant de 14,099 Milliards DT en juillet à presque 16,112 Milliards DT en août 2018. En y ajoutant les 800 MDT de plus en recettes non fiscales, la tirelire de l’Etat s’améliorait de 3 Milliards DT en un seul mois.

Une belle cagnotte qui s’explique, en premier lieu, par les efforts de recouvrement que fournissent les services fiscaux. Il ne se passe en effet rarement un exercice fiscal sans que l’on apprenne un ou plusieurs redressements fiscaux, rien que chez les entreprises faisant appel public à l’épargne qui publient leurs états financiers. Presque toutes les entreprises cotées en bourse y sont passées.

Dans le détail, la hausse des recettes fiscales tunisiennes ont essentiellement touché l’IS (Impôt sur les Sociétés) qui ont grimpé de 6,2 % en août dernier et devraient rapporter 2,454 Milliards DT à la fin de l’année en cours. En face, l’IR (Impôt sur le Revenu) a augmenté de 4,2 % en août dernier alors que l’impôt sur les salaires a baissé presque de 211 MDT d’un mois à l’autre et devrait continuer de diminuer d’un total de 528 MDT pour toute l’année 2018 comparativement aux résultats provisoires de l’exercice 2017.

La pression fiscale aura finalement augmenté pour les sociétés et diminué pour les fonctionnaires en 2018. Et ce seront ainsi essentiellement les entreprises et non pas les particuliers qui auront payé les pots cassés de la loi de finances 2018.

Des pots-cassés qui permettront au gouvernement de faire face, sur ses ressources propres, à la hausse de 4,1 % des dépenses de l’Etat, dont notamment les hausses de salaires qui ont été de 1,174 Milliards DT entre juillet et août 2018 seulement. La masse salariale devrait d’ailleurs dépasser les 14,751 Milliards DT prévus par la LF 2018, au regard des dernières augmentations signées avec l‘UGTT pour les entreprises publiques. Elle pourrait même s’alourdir en cas de nouvelles augmentations salariales pour la fonction publique.

Ce cadeau, fait par Ridha Chalghoum à son patron, le chef du gouvernement Youssef Chahed, sur le dos des entreprises et qui se confirme d’ailleurs dans la LFC 2018, devrait donner à Chahed, le souffle financier nécessaire pour améliorer le climat social, sans trop fâcher ses bailleurs de fonds dont on sait l’aversion contre toute nouvelle hausse salariale et stabiliser en même temps le déficit budgétaires à des niveaux raisonnables.

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