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L’Etat mauvais gestionnaire

Le résultat de l’exécution du budget, jusqu’à la fin novembre 2018, a laissé voir une différence de 8,782 Milliards DT, entre le total des ressources propres (24,436 Milliards DT) et les dépenses (33,218 Milliards DT). L’Etat tunisien dépense donc plus qu’il n’empoche et au-delà de ses ressources. La conclusion primaire est que l’Etat tunisien vit au-dessus de ses moyens.         Cela, d’autant plus que ses dépenses de gestion (17,954 Milliards DT) dépassent de loin ses dépenses d’investissement (5,036 Milliards DT). C’est déjà un premier niveau de mauvaise gestion : dépenser plus en frais de gestion que les réelles capacités d’une économie qui devrait pourtant, dans la logique d’une gestion de bon père de famille, au moins veiller à faire l’équilibre entre ressources et dépenses.

Hors remboursement de la dette, les dépenses de l’Etat auront augmenté de 8,1 % alors que ses ressources propres ont augmenté de 15,2 %. Où est donc passée la cagnotte ? Le ministère n’explique pas, non plus, pourquoi ses dépenses de gestion ont augmenté de 1,3 % et ses dépenses d’investissements de seulement 0,6 % ? Comment compterait-il autrement réaliser le fameux «développement» que demande tout le pays et notamment les régions défavorisées ?

L’Etat tunisien a pourtant mis assez de pression fiscale sur tous ses concitoyens, personnes physiques et morales, pour que la fiscalité rapporte plus même que ce qui avait été prévu et 2 Milliards DT de plus que le mois précédent, sans compter les +247 MDT en fiscalité indirecte ! Pourquoi demander plus, pour le dépenser ailleurs et pour autre chose que dans l’investissement, seul créateur de développement ? L’Etat tunisien serait-il devenu un mauvais gestionnaire des deniers publics et de ses propres ressources ? Jusqu’où aussi les gouvernants vont-ils continuer à suivre les demandes d’augmentation des syndicats ouvriers ?

Est-ce de la justice sociale le fait que l’Etat mette la main dans les poches de ceux qui travaillent, pour donner à une Administration surpeuplée et dont la contribution au PIB n’a pas dépassé les 0,1 % au terme du 4ème trimestre 2018, dans des entreprises publiques, structurellement déficitaires avec des chiffres d’affaires qui ne couvrent même pas les salaires, ou encore des structures d’emplois pleines d’employés fantômes et de travail fictifs ? Et c’est là, à notre sens, un second palier de mauvaise gestion. De simples anciens responsables, parce qu’ils étaient de la 1ère République, avaient été passés en justice. Le fait d’avoir répété les travers, et à plus grande échelle, pendant l’ère dite de la révolution, les mettrait-il au-dessus des lois et de tout questionnement ? Et qui les questionnera déjà, si ceux qui doivent le faire sont ceux-là même qui leur ont permis cela ?

Contrairement à son habitude, le tableau du ministère des Finances qui détaillait les dépenses oublie de détailler les dépenses de gestion, comme s’il voulait cacher l’énorme masse salariale servie aux agents de l’Etat. A qui le cacherait-il ? Aux médias ou à ses propres bailleurs de fonds ? Et c’est là, à notre sens, un troisième niveau de mauvaise gestion caractérisé par la non-transparence des comptes que doit présenter un Etat à ses citoyens !

De tout cela, le ministère des Finances tire un solde budgétaire déficitaire de seulement 4,095 Milliards DT. Le véritable (car devant comprendre le remboursement de la dette) solde budgétaire devrait en fait être de 10,018 Milliards DT, alors que l’exercice 2019 n’était pas encore terminé. Comment sera comblé ce déficit et par qui ? L’actuel gouvernement devrait passer la main l’année prochaine. Que fera le prochain ? Encore plus de fiscalité ou encore plus de dette ? 2020 sera-telle l’année de la fin des malheurs du Tunisien, ou celle de la fin des cacahuètes ?

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