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Selma Elloumi parle Nida réunifié, zappe Hafedh Caïed Essebssi et commente Nabil Karoui

Récemment nommée présidente de Nida Tounes, Salma Elloumi a accordé cette brève interview à Africanmanager. Elle y parle de son travail de réunificatrice du parti, de son rapprochement avec le Machroua de Mohsen Marzouk, des contacts avec Tahia Tounes de Youssef Chahed notamment. Elle y réagit aussi, sur le vif, aux résultats du dernier sondage d’opinions, considéré par certains comme un séisme politique, à cause de la montée fulgurante du nom de l’antisystème Nabil Karoui. Interview :

 Maintenant que vous êtes à la tête de Nida, une partie de Nida, ou de Nida Hammamet, quel est le programme ?

Je voudrai d’abord clarifier une chose. Nous avons tenu congrès le 6 avril 2019 à Monastir. Un comité exécutif à 217 membres y avait été élu et avait été acceptée par tout le monde. Ce comité avait, par la suite, présenté une liste du bureau politique, signée par toutes les parties, y compris les dissidents qui ont rejoint l’autre partie. Je ne voudrai pas m’allonger sur les divisions. Nous parlons désormais d’un Nida unifié. Notre programme est ainsi, de réunifier notre parti, ceux qui ont eu un rejet des partis politiques et de toute la classe politique, à cause des disputes étalées sur les plateaux et qui ne s’y reconnaissent plus. Nous voulons ainsi moraliser la politique à travers la réunification des différentes factions, toutes issues de Nida

 Lesquelles ciblez-vous en particulier ?

Il y avait d’importantes personnalités, à la naissance de Nida, qui sont parties. Il nous faut reconnaitre nos erreurs et les dépasser pour mettre l’intérêt de la Tunisie au-dessus de tout

 Des noms à citer ?

Par exemple le Machroua et Mohsen Marzouk qui en est un membre fondateur, avec lequel nous entamons déjà un processus d’unification. D’autres personnalités nationales, comme Boujemaa Rmili, sont également concernés. Nous discutons aussi avec A et Tahia Tounes dont j’ai rencontré le premier dirigeant et d’autres encore.

 Est-ce que vous avez trouvé une disponibilité pour la discussion, chez Tahia Tounes ?

Oui. Les discussions existent, car nous faisons partie de la même famille politique et nous sommes tous deux portés par l’intérêt national et notre souci de la situation que traverse notre pays. Nous ne pouvons la dépasser et être opérationnels, pour les élections de 2019, qu’en unifiant nos forces.

Question essentielle. Quelle place, s’il en existait, pourrait avoir Hafedh Caïed Essebssi dans ce programme de réunification de Nida ?

Je ne voudrais pas évoquer des noms

 On pose cette question, car toute la place politique en Tunisie s’accorde sur le fait que le problème de Nida reste Hafedh Caïed Essebssi

(Avec un rire gêné). Je ne répondrai pas à votre question. Hafedh Caïed Essebssi était à Nida et ne l’est plus dans l’actuel de Nida. Nous voulons reconstruire et évitons donc les attaques destructrices et nous appellerons tous ceux qui nous critiquent à nous rejoindre.

 Vous avez certainement pris connaissance des résultats du dernier sondage d’opinion de Sigma conseil. Votre parti y fait un très grand retrait. Quel est votre commentaire ?

C’est le résultat attendu, de toutes les querelles vécues. Nous entamons un processus de réunification et entrons dans une nouvelle dynamique. Nous sommes donc fortement convaincus que tout cela va changer. Nos bases nous le demandent et s’interrogent sur le pourquoi de ce retrait par rapport à

2012, tout en nous affirmant leur attachement à Nida.

 Quel est votre commentaire sur le classement des intentions de vote pour les législatives, issu du dernier sondage d’opinions, où le parti de Nabil Karoui est aux premières places, alors qu’il n’existe même pas encore ?

Ceci est le résultat d’une désaffection générale de la politique, chez l’électeur tunisien, même si nous considérons que cela n’est pas totalement vrai, au regard du très grand nombre, 1,4 million dont 70 % sont âgés de 18 à 35 ans et plus de 45 % des femmes, des nouveaux inscrits sur les listes électorales. Cela démontre le regain d’intérêt du Tunisien pour la politique. S’il y a rejet, il concerne l’actuelle classe politique qui se relaye sur les plateaux TV et qui n’offre pas d’alternative. Cela explique l’engouement, constaté par les sondages d’opinions, pour le parti de Nabil Karoui. En 2020, nous aurons besoin de bâtisseurs, qui sont là pour régler les problèmes et qui soient à l’écoute de la Tunisie profonde.

 Et que pensez-vous de la montée en puissance du nom de Nabil Karoui dans ces sondages ?

Je suis en train d’observer. Le rejet de la classe politique pourrait en partie l’expliquer. Mais aussi peut-être le fait qu’il soit resté pendant deux année dans une situation de proximité, très proche d’une certaine classe de la population, je ne dirais pas oubliée, mais qui a des problèmes qui n’ont pas été abordés par les autres.

 Y aurait-il possibilité de rapprochement, avec celui qui fut un des fondateurs de Nida Tounes ?

Actuellement, nous unifions et réunifions des personnalités nationales et des partis qui nous sont proches. Je ne peux donc pas me prononcer sur Nabil Karoui, ce n’est pas encore le moment !

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