Les autorités tunisiennes se devaient de réagir, au moins pour la forme, aux propos coups de poing de l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Patrice Bergamini, dans Le Monde. L’émissaire de l’Europe a dû aller s’en expliquer auprès du ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, le 11 juillet 2019, d’après Mosaïque FM. La radio indique que l’ambassadeur a présenté ses excuses pour les déflagrations que son entretien avec le journal français avait provoqués…
Il est très probable que l’affaire en restera là; le gouvernement devait ce baroud d’honneur à certains citoyens outrés par le discours de Bergamini, mais il ne pourra pas aller au-delà. Trop risqué. Il ne faut pas perdre de vue le fait que le premier partenaire et soutien de la Tunisie, la France, a changé, l’Europe a changé, avec l’arrivée au pouvoir de leaders jeunes, droitisés, décomplexés et aux discours très francs, trop, politiquement incorrects souvent. Ce que l’ambassadeur européen dit sur la Tunisie c’est ce qui se dit en haut lieu dans les instances européennes. C’est cela le plus important, et c’est ce que la Tunisie devrait retenir; elle ferait mieux de réfléchir sur les voies pour avoir les moyens de son indignation car quand on dépend tant d’un partenaire – l’UE – il est très difficile de garder sa dignité…