Les énergies renouvelables, c’est l’avenir pour la Tunisie, tout le monde en convient maintenant. La première raison est que le pays n’a plus les moyens de supporter les coûts des importations des énergies fossiles (hydrocarbures), qui pèsent lourd sur la balance commerciale, trop lourd. Au point que la Tunisie se coltine un déficit énergétique qu’elle est obligée de rogner en montant les tarifs des carburants. Mais cette hausse des prix est très mal encaissée par les transporteurs et les marges de manoeuvre du gouvernement pour contenir l’explosion sociale sont de plus en plus réduites. Alors il y a urgence pour de vraies alternatives. La bonne nouvelle c’est qu’un certain nombre de projets, très solides, sont déjà sur les rails, avec un coup de main étranger, l’Allemagne notamment. D’autres initiatives, 100% locales, émergent. Par exemple 18 premiers candidats opérant dans le domaine du photovoltaïque ont obtenu, jeudi 2 mai 2019, un certificat des métiers dans le domaine de la maitrise de l’énergie, a annoncé la Directrice de la Direction Certification à l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), Nahla Rachico. Elle a ajouté que le projet de certification des installateurs/mainteneurs des systèmes photovoltaïques raccordés au réseau, est le premier du genre en Tunisie et même à l’échelle internationale. Et c’est tout cela, plus les autres initiatives, qui permettra au pays d’éviter les coups durs qui sont inéluctablement devant nous avec la fin du pétrole dans quelques décennies…
Intervenant lors d’un séminaire national sur la certification des métiers de la maîtrise de l’énergie, organisé, jeudi, à Tunis, la dirigeante de l’INNORPI a expliqué que « ce projet, dont la mise en place a commencé en 2017, s’inscrit dans le cadre du programme national de certification des personnes dans le domaine de la maitrise de l’énergie (efficacité énergétique et énergies renouvelables) mis en œuvre par l’Agence nationale pour la maitrise de l’énergie (ANME), en partenariat avec l’Agence de coopération allemande de développement (GIZ) ».
Selon la responsable, l’objectif de cette certification est de professionnaliser ce corps de métier et de valoriser la compétence de la main d’œuvre tunisienne qualifiée en matière de maîtrise de l’énergie.
Il s’agit d’évaluer et d’identifier formellement les compétences nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle, en conformité avec un référentiel métier, a-t-elle encore fait savoir.
Et d’ajouter que trois sessions pilotes ont été organisées dans le cadre de ce projet dans les trois centres d’examen conventionnés avec l’INNORPI. D’autres sessions seront organisées périodiquement par l’INNORPI, a indiqué Rachico, précisant que la prochaine est programmée pour le mois de septembre 2019.
Le représentant du département de certification à l’INNORPI, Skander Masmoudi a, pour sa part, précisé que la mise en place d’une certification des compétences va améliorer la qualité des services fournis par les opérateurs actifs dans le domaine de la maitrise de l’énergie et permettre à l’INNORPI d’attester des compétences des personnes formées.
« Une fois la démarche lancée par l’entreprise, la certification des compétences lui permettra d’optimiser la performance de ses activités d’installation et de maintenance grâces à des collaborateurs compétents et de disposer d’un levier de différenciation concurrentiel« , a-t-il encore indiqué.
On sait qu’en Tunisie le plus dur est de durer. C’est la constance, le suivi et la maintenance qui sont les plus gros problèmes des projets de ce pays. Mais comme les Tunisiens sont contraints et forcés de filer vers le renouvelable, des énergies accessibles et à profusion, il y a des chances, sur ce coup là, que les les programmes lancés perdurent…
SL/TAP
