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La FTH et la FTAV saluent l’arrivée de Trabelsi, d’autres soulèvent des lièvres

Le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi (BCE), vient de lever l’Epée de Damoclès sur le dernier remaniement opéré par le chef du gouvernement, Youssef Chahed. On dira, après coup, quand le bruit se sera tassé, qu’il a plutôt rondement mené son affaire, tambour battant au point de désarçonner celui qui l’a fait roi, BCE et de déstabiliser ses détracteurs dont beaucoup sont ses ex-camarades de parti, un paradoxe bien tunisien, et il n’est pas le seul hélas. Dans cette affaire se jouaient beaucoup de choses : la capacité de Chahed à prendre son destin en main, avec les armes que lui donne la Constitution mais aussi d’imprimer sa marque sur le devenir du pays, avec des décisions fortes, des symboles forts qui bousculent une société qui a tendance à s’enflammer pour peu. René Trabelsi, qui vient d’être proposé au poste de ministre du Tourisme et de l’Artisanat, âgé de 56 ans, fait partie de ces symboles forts que le chef du gouvernement veut imprimer dans la tête des citoyens. Homme d’affaires de confession juive, Trabelsi est propriétaire de l’Agence de voyages Royal First Travel (RFT), dont le siège se trouve à Paris. Ce natif de Djerba est le fils de Perez Trabelsi, président du comité de l’Association d’El Ghriba et un des chefs de la communauté juive qui compte environ 1500 personnes, contre des dizaines de milliers à l’indépendance du pays en 1956.

Avant de devenir ministre du Tourisme, le nom de René Trabelsi avait figuré sur la liste des membres fondateurs du parti de l’Avenir (El Moustaqbal), un des héritiers de l’ancien parti au pouvoir du temps de Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).
Le nouveau ministre, dont la nomination a suscité un début de polémique sur la scène politique tunisienne et les réseaux sociaux, a, par contre, recueilli le soutien des responsables des organisations professionnelles du secteur du tourisme, à savoir les Fédérations tunisiennes de l’hôtellerie (FTH) et des agences de voyages (FTAV), qui se sont félicités, jeudi 8 novembre 2018, dans des déclarations à l’Agence TAP, de cette nomination.
Ainsi, pour le président de la FTH, Khaled Fakhfekh, la présence de Trabelsi à la tête du ministère représente des avantages, compte tenu de « son expérience dans la gestion des unités touristiques« .
De son côté, le secrétaire général de la FTAV, Dhafer Latif, a affirmé, jeudi, à TAP que le nouveau ministre possède une expérience, notamment avec les tour-opérateurs étrangers, ce qui est de nature à contribuer à consolider la destination tunisienne, surtout lors des crises.

L’envers du décor

Cependant, les activités professionnelles de Trabelsi ont servi d’argument pour ceux qui s’opposent à cette nomination et qui évoquent un conflit d’intérêt. Alors qu’une telle situation s’est présentée, souvent, avec plusieurs autres ministres y compris dans le passé.
En ce qui concerne l’activité aérienne, Trabelsi est connu pour son opposition à l’ouverture du secteur du transport aérien tunisien aux compagnies étrangères (Open Sky), conclu entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) et qui ne concerne pas, pour le moment, l’aéroport de Tunis Carthage. Il avait qualifié cette mesure de « grande erreur de penser que l’Open Sky va résoudre les problèmes du secteur comme le pensent les hôteliers« , arguant que le modèle touristique tunisien ne peut fonctionner sans l’apport des tour-opérateurs, selon le site « destination Tunisie« .

Les opposants à la nouvelle nomination, dont le parti Ettakatol, ne se sont pas attaqués directement à sa personne. Ce parti, dont le président avait été à la tête de l’Assemblée constituante (2011-2014), ont critiqué la présence parmi la nouvelle formation gouvernementale de responsables « favorables à la normalisation avec l’entité sioniste« .
D’autres politiques ont reproché à Trabelsi d’être titulaire de la nationalité israélienne, ce qu’il a démenti, affirmant posséder la nationalité française en plus de la nationalité tunisienne. D’autres ont évoqué la formalité consistant à prêter serment devant le chef de l’Etat, s’interrogeant sur le « livre sacré« , la Torah ou le Coran, sur lequel il doit prêter serment, selon une tradition qui n’est pas inscrite dans la nouvelle Constitution. A cet égard, les responsables de la FTH et de la FTAV ont parlé d’un débat « stérile« , d’autant que le mandat de Trabelsi ne devrait pas dépasser quelques mois, en raison des élections prévues à la fin de 2019.

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