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Le « virtuose » de 2014 est de retour, avec un gros coup, et c’est pas fini

A quelques mois des élections, même les observateurs les plus avisés y perdent leur latin. Il est vrai que la scène politique est d’une incroyable complexité depuis que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a été débarqué par son parti, Nidaa Tounes, étiqueté à gauche et au centre, et qu’il a dû se bâtir une nouvelle majorité avec les islamistes et les députés de la Coalition nationale. Un scénario inédit, ubuesque diraient certains, mais dont la Tunisie post-révolutionnaire, adepte de toutes les expérimentations, s’accommode. Comme elle s’accommode des étranges relations entre Nidaa Tounes et Ennahdha, avec leur relation qu’on croyait indéfectible mais dont le divorce a été officiellement annoncé il y a quelques mois, par Nidaa. Pourtant cela n’a pas empêché le chef de file de ce dernier, le fils du président de la République, Hafedh Caïd Essebsi (HCE), de se rendre chez le leader des islamistes, Rached Ghannouchi. Un revirement spectaculaire que Néji Jalloul, cadre de Nidaa Tounes, a eu le plus grand mal à expliquer. Mais en la matière la dernière sortie de Béji Caïd Essebsi (BCE) n’est pas mal du tout !

Le flou artistique, en attendant BCE

Beaucoup ont vu dans la rencontre entre HCE et Ghannouchi un rapprochement dicté par un problème commun : Chahed. HCE aurait été mu par sa détestation du chef du gouvernement, qu’il cache mal et Ghannouchi par sa méfiance vis-à-vis d’un allié dont on connait encore très mal les ambitions et les véritables motivations. Sauf qu’après cette réunion qui a fait beaucoup jaser, des députés de Nidaa Tounes sont allés signer une pétition qu’ils ont déposée au Tribunal de première instance de Tunis pour exiger une enquête sur l’appareil secret d’Ennahdha. Le dit rapprochement Nidaa-Ennahdha a du plomb dans l’aile, d’emblée. Mais les islamistes ont également apporté la démonstration qu’ils restent les maitres dans l’art de la duplicité, de ventiler leurs oeufs dans plusieurs paniers, en disant haut et fort quelques heures à peine après l’aparté avec HCE qu’ils soutiennent le gouvernement de Chahed, l’ennemi juré de ce dernier. Conclusion : ce fut coup pour coup, 1 partout, la balle au centre. Mais Nidaa a un avantage, que n’a ni Tahya Tounes ni Ennahdha : BCE.

Un retour fracassant ?

Dans sa sortie d’hier, à la tonalité que l’on n’attendait guère, on a retrouvé le virtuose qui avait électrisé les militants, militantes surtout, en 2014 et était parvenu à déboulonner une Troïka chancelante, finie politiquement et qui attendait le coup de grâce. Mais cette fois il n’est plus question de ressortir les vieilles recettes, les vieux missiles contre des islamistes qui représenteraient le danger suprême. Trop éculée comme stratégie, personne ne goberait à nouveau ces arguments, surtout après que le président de la République a pactisé et gouverné avec Ennahdha. Alors Essebsi, qui sait que les citoyens en ont soupé des bisbilles, divergences et divisions d’une classe politique discréditée jusqu’à la lie, a inventé autre chose : « Unité nationale », « la patrie avant les partis« , « égale distance entre les partis« , « neutralité absolue », et d’autres slogans qu’il manie avec une extrême dextérité. Il installe déjà dans les têtes qu’il pourrait être le président de l’Unité nationale. Bien imaginé non ? Du reste c’est un job qu’il connait bien, puisque c’est ce qu’il faisait jusqu’à ce que son fils l’embarque dans sa guerre contre Chahed et jusqu’à ce qu’ils décrètent, ensemble, la fin de la lune de miel avec Ennahdha.

Chahed devra faire avec

BCE n’a pas un bilan à travailler, comme le chef du gouvernement, qui lui est contraint de se cramponner le plus longtemps possible à son fauteuil pour maquiller les réalisations qu’il va présenter aux électeurs. Le chef de l’Etat lui est libre, totalement, et n’a de compte à rendre à personne, ou presque, depuis toujours, par la magie de cette Constitution laquelle de ce point de vue présente des avantages. En plus il va profiter de la vitrine du Sommet des leaders arabes pour briller à la face des Tunisiens, ce qu’il a d’ailleurs commencé à faire en supervisant les préparatifs de la méga rencontre. Car dans cette affaire, ce n’est pas le chef du gouvernement qui sera le plus sous les projecteurs, mais bien celui de l’Etat. C’est ainsi. Jusqu’à la prochaine « revanche » de Chahed. Une chose est certaine : Les couteaux sont de sortie, déjà et les stratèges qui affinent les tactiques des uns et des autres sont déjà en action…

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