AccueilLa UNELe DG de la FIPA se lâche, et ça pourrait déplaire

Le DG de la FIPA se lâche, et ça pourrait déplaire

Il est assez rare, assez rare pour être souligné, que les hauts responsables en charge de secteurs clés de l’économie se lâchent et déballent. Cela pour deux raisons essentiellement : D’abord, mises à part leurs compétences, ils doivent aussi leur nomination à des décisions de politiques, parfois même des décisions politiques, il faut le reconnaître, et les politiques, on le sait, n’aiment pas beaucoup qu’on vide son sac, encore moins qu’on exhibe les cadavres soigneusement planqués dans les placards. Pas bon pour les affaires (les élections surtout). La deuxième raison c’est que la parole de ces responsables pèse lourd, avec de possibles déflagrations auprès des opérateurs et investisseurs qui peuvent plomber des pans entiers de l’économie. Alors toute information ou déclaration est minutieusement étudiée avant d’être portée sur la place publique. C’est aussi cela le sens des responsabilités. La parole des politiciens, hélas, ne vaut plus grand chose par les temps qui courent, mais celle des patrons des grands organismes du pays si, parce que débités par des experts avant tout, alors ils font attention à ce qu’ils disent. N’empêche parfois ils prennent quelques risques, voyant dans ces vérités un peu crues une manière de créer un choc psychologique pour un sursaut, des actions fortes. C’est ce que vient de faire le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Investissement extérieur (FIPA), Abdelbasset Ghanmi.

« La vérité, toute la vérité, rien que la vérité »

110 opérations d’investissement pour la création de nouveaux projets d’un montant de 99,4 millions de dinars (MD) ont permis de créer 1458 nouveaux postes d’emplois, a fait savoir, à l’agence TAP,  le DG de la FIPA. Mais il a ajouté une formule très inhabituelle de la part d’un responsable de ce calibre : « ces projets sont insignifiants« .
Et d’ajouter que les nouvelles créations ne dépassent pas 5% de l’ensemble des investissements étrangers (IDE) en 2018.

En 2018, la Tunisie a enregistré 455 opérations d’investissement pour l’extension d’entreprises étrangères moyennant une enveloppe de 1,73 milliard de dinars, soit une progression de 28,6% en comparaison avec l’année 2017 et représentant 95% des investissements, ce qui a permis de créer 10 mille emplois, selon Ghanmi.
La valeur des IDE en Tunisie est estimée à près de 2,74 milliards de dinars en 2018, soit une hausse de 28,6% par rapport à l’année 2017, selon le même responsable.
D’après lui, la régression des nouvelles créations est imputable au manque de vision qu’ont les investisseurs du climat des affaires, à l’instabilité politique, la tension sociale, la complexité des procédures administratives et l’absence d’un interlocuteur unique dans le domaine de l’investissement.

Voilà, une manière de dire que beaucoup d’initiatives prises par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires ne donnent rien, par la faute de facteurs environnants qui eux ne sont toujours pas assainis, loin de là. Mais, malgré ces difficultés, la Tunisie préserve encore ses avantages comparatifs au niveau de la position géographique et la main-d’œuvre qualifiée, a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de moderniser l’infrastructure de base et d’adapter la main-d’œuvre aux exigences du marché de l’emploi et aux défis des nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité. Il y a du boulot !

Des choses qui marchent, mais…

Plusieurs investisseurs étrangers, a dit la patron de la FIPA, sont en train de réussir et de développer leurs projets notamment dans les domaines des industries mécaniques, électriques et des composants automobiles et aéronautiques.
Selon les statistiques de la FIPA, la France vient en tête de peloton des pays qui ont investi le plus en Tunisie au cours de l’année 2018, avec un montant de 626 MD, soit 35% de l’ensemble des investissements hors énergie, suivi du Qatar avec un total d’investissements de 479 MD soit 27%, puis l’ Italie avec un total d’investissements de 154MD (9%) et enfin l’Allemagne avec 136 MD (8%).

Concernant les IDE arabes en Tunisie, Ghanmi a fait remarquer qu’ils demeurent encore faibles et ne dépassent pas 617,685 MD (33%), en 2018, contre 178,44 MD en 2017.
Le responsable espère une amélioration du climat des affaires et l’attraction davantage d’IDE avec l’adoption prochaine par le Parlement du projet de loi horizontal pour l’amélioration de l’investissement qui vise à réduire les obstacles administratifs et à numériser l’administration, en plus de l’existence de projets ambitieux pour l’amélioration des routes et ports ainsi que les zones logistiques. Nous verrons bien…

L.S.

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