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Taboubi s’est engagé, par écrit, à ne plus rien demander en 2019 et en 2020

On se serait attendu, le chef de l’Etat ayant à deux reprises essayé de reprendre la main dans le dossier des négociations salariales, à ce qu’il soit le premier à s’en féliciter et à en féliciter le chef du gouvernement. Dans le silence, BCE serait encore, peut-être, entrain de broyer du noir à Addis-Abeba. D’autres le font aussi dans leurs bureaux à Tunis. Youssef Chahed les nommerait presque en évoquant «ceux qui ont essayé de perturber ces négociations et qui ont parié sur leur échec». Suivez son regard vers la banlieue nord de Tunis et vers le Front de Hamma.

On comprendra alors que faute d’applaudissements de ceux qui l’auraient hué s’il n’avait pas réussi, il décide de sortir sur les médias, pour se congratuler d’abord et marquer des points. Mais aussi pour remercier ses partenaires qui ont permis, par leur retour à la raison, qu’il entame la dernière année de son 1er mandat de chef de gouvernement par un point positif de poids.

«Je voudrais, à cette occasion, saluer notre partenaire social l’UGTT, les membres du BE et le SG «Si Noureddine Taboubi, pour leur bon sens et leur perception de la situation et pour avoir fait prévaloir l’intérêt de l’Etat. Et j’ai déjà dit que ces négociations n’ont ni vainqueur, ni vaincu, car le seul bénéficiaire est la Tunisie et elle l’a fait grâce à l’accord signé le 7 février». Noureddine Taboubi appréciera, c’est sûr, lui qui avait répondu à un prétendu rôle du chef du parti islamiste, dans la réussite de ces négociations, par un remerciement qu’il n’adressait qu’au seul chef du gouvernement et même pas à celui qui avait été maintes fois son soutien, face à un Chahed qui résistait à 2 grèves.

  • D’où venait l’argent des augmentations, pour un Etat qui soutenait ne pas en disposer ?

Il en profite pour expliquer que c’est «un accord qui améliore le pouvoir d’achat, tout en tenant compte des équilibres financiers». Et d’ajouter que «nous avons toujours été pour les augmentations, tenant compte des possibilités des ressources de l’Etat et dans le cadre des équilibres globaux des finances publiques. Nous n’avons pas donné ce que nous n’avions pas». Le message était destiné à ceux qui l’accuseraient d’avoir plié devant les exigences de l’UGTT, mais aussi en direction de son principal bailleur de fonds, le FMI, qui avait toujours averti contre toute augmentation de la masse salariale. Mais aussi adressé à ceux qui se demandaient d’où venait l’argent et dont certains avaient, faussement, certifié qu’il venait du Qatar.

Chahed n’entrera pas, lors de son passage TV, dans le détail. C’est Taoufik Rajhi qui le dira à Africanmanager. D’un coût total brut de quelque 650 MDT, les augmentations salariales des agents de la fonction publique, actifs et retraités compris, proviendront de deux lignes dans le budget, au titre des interventions d’urgence. La première, d’un montant de 500 MDT dans le Titre 1, et la seconde d’un montant de 150 MDT dans le Titre 2 du budget qui était alloué aux interventions urgentes. Le gouvernement aura ainsi tiré ces nouvelles augmentations salariales de l’os, comme on dit, mais il ne s’est pas endetté et ne s’endettera pas pour le faire, certifie la ministre en charge des grandes réformes, pour Africanmanager.

Notons que le chef du gouvernement avait tenu, dans son intervention télévisée, à dire quelques mots plus que gentils. Le premier était en direction des retraités, de futurs électeurs, quelques fois mis à mal par une certaine mauvaise communication. L’autre était pour les instituteurs, tout aussi électeurs en 2019, et comme les retraités, diabolisés et maltraités dans leur opposition aux parents d’élèves. Le chef du gouvernement retrouvait ainsi son habit d’homme politique et essaie, de bonne guerre, de redorer son propre blason.

  • «Tu me tiens par la barbichette, je te tiens par la barbichette» des 2 funambules

Ce que n’a pas dit le chef du gouvernement de cet accord, c’est d’abord que le volume global des augmentations que supportera le budget de l’Etat est généralement dit en brut. Le Fisc y passera donc et l’Etat devrait en récupérer quelques 150 MDT en différents taxes et impôt. L’équité fiscale n’a pas été oubliée.

C’est ensuite le fait que l’accord du 7 février, signé par le SG de l’UGTT et le chef du gouvernement, comportait aussi un article par lequel le syndicat s’engageait à ne plus rien demander, en augmentations salariales, générales ou spécifiques, pendant les deux années 2019 et 2020, objets de l’accord. Les deux hommes sont désormais liés par la parole donnée, signée et actée par la poignée de main des braves, et savent qu’ils marchent les deux sur une corde raide, en position de «je te tiens par la barbichette, tu me tiens par la barbichette».

Taboubi pourrait certes faire comme Houcine Abassi et revenir sur sa signature, mais ça, c’est une autre affaire ! Deux ans sans rien demander et sans grèves, ça pourrait en effet être long pour un syndicat qui d’autres armes que la grève !

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