AccueilLa UNETunisie : Une institution clé épinglée pour corruption, un ministre largué

Tunisie : Une institution clé épinglée pour corruption, un ministre largué

Des parlementaires de l’ARP ont pointé, samedi 24 février 2018, lors d’une séance d’audition des ministres du Commerce et de la Coopération internationale, des dysfonctionnements de gestion des finances et « des soupçons de corruptions » au sein de l’Institut National de la Statistique (INS), structure d’une importance majeure, d’après eux, dans la mesure où elle approvisionne d’autres organismes nationaux de données statistiques et aussi contribue à la mise en place de stratégies dans tous les secteurs.

Le député Haykel Belgacem a indiqué que des agents de représentations régionales de l’INS ont contacté l’ARP concernant des dépassements et des soupçons de corruption planent autour d’un concours interne sur dossiers en 2016, auquel 517 agents ont été candidats sur un total de 1000 agents et cadres de l’institut.
Selon Belgacem, les agents de l’INS qui ont contacté le Parlement ont évoqué l’absence de transparence, de neutralité et d’objectivité dans les critères sur la base desquels ont été choisis les candidats, faisant état de « menaces à l’encontre de ces lanceurs d’alertes« .
Le député a aussi évoqué, en se référant au dernier rapport de la Cour des Comptes, des soupçons de corruption concernant les critères d’octroi des missions à l’étranger et l’absence d’évaluation de ces missions pour l’amélioration de l’activité de l’Institut.

En réponse à l’intervention du député, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a indiqué que le concours évoqué s’est déroulé sous le contrôle d’une commission regroupant « des compétences et des experts de grand calibre » et que cette commission a défini des critères précis pour la sélection des candidats et pris en considération des propositions du Syndicat de base de l’INS (placé sous la tutelle du Ministère du Développement et de la Coopération).
Il a tenu à préciser que l’administration de l’INS et le ministère n’interviennent pas dans les critères adoptés dans ce concours.
Sur un autre plan, Laâdhari a demandé des preuves concernant les menaces à l’encontre des agents « lanceurs d’alerte« , relevant que « les mesures nécessaires seront prises à ce sujet« .
« Notre département prend au sérieux tous les soupçons de corruption et nous allons lancer les enquêtes nécessaires concernant l’égalité des chances et la justice entre les agents de l’Institut« , a conclu le ministre.

La violente charge de Samia Abbou

La députée Samia Abbou a qualifié, samedi 24 février 2018, de « choquant » le dernier rapport de la Cour des Comptes qui fait état de dysfonctionnements et de mauvaise gestion au sein de l’Institut National de la Statistique (INS), s’indignant du « peu de sérieux » et de l’absence de suivi de ce rapport, de la part du ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari, auquel les députés ont adressé des questions orales, samedi, à l’ARP.
Abbou a aussi déclaré que « la corruption financière et administrative » gangrène cet établissement d’importance majeure, relevant que l’INS reçoit des dons de plusieurs organismes internationaux, dont l’UNICEF et la BAD, « mais personne ne sait comment ces dons sont gérés« .
La députée a accusé le directeur général de l’INS de corruption financière, évoquant des dysfonctionnements administratifs et financiers, dont la conclusion d’un marché, en l’absence totale de critères de transparence et de concurrence loyale et sans revenir à l’Observatoire National des Marchés Publics.

D’après la parlementaire, les données et les statistiques publiées par l’INS ne sont plus fiables, après la manipulation des données de l’emploi, le chômage, le développement et la pauvreté. « Ne pas réagir face à ces dépassements relève de la complicité avec les contrevenants« , a accusé Abbou.
Le ministre Zied Laâdhari n’a pas répondu aux questions posées par la députée, se contentant de dire que « le rapport de la Cour des comptes évalue une période de 5 ans et je ne peux répondre à toutes ces interrogations en seulement 10 minutes« . Et d’ajouter « Nous ne sommes pas ici pour parler de généralités, mais pour répondre à des questions précises« .

En effet, le 30ème rapport général de la Cour des comptes a évoqué plusieurs dysfonctionnements au sein de l’INS, dont des recrutements exceptionnels « non adaptés aux besoins réels de l’établissement« , lesquels ont augmenté de 169%, le nombre des employés de l’Institut entre 2010 et 2016. Les dépenses de salaires ont augmenté de 5,881 MD en 2010 à 15,5 MD en 2015.
Le rapport de la CC a également fait état de dysfonctionnements au niveau de la gestion de ressources humaines, dans la mesure où les employés de l’Institut ont bénéficié, illégalement, de primes et d’avances sur les salaires et aussi d’autres avantages financiers au titre de fonctions, durant la période 2013- 2016, estimés à 51,5 MD.

TAP

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