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Les partis avant la Patrie. On y est déjà, de nouveau et depuis quelques mois !

Quelques remarques-repères pour commencer. Beaucoup l’ont dit à Youssef Chahed (YC). Si ses soutiens augmentent, ce n’est pas tant grâce aux résultats économiques de sa politique, qui tarderont de toutes les façons à venir quel que soit le chef du gouvernement en place, mais parce qu’un très grand nombre de citoyens en ont, désormais et même depuis quelques mois, marre de devoir se taper un nouveau chef de gouvernement, toute l’instabilité qui précède son choix et tout le statuquo qui viendra après son installation. Et si le fils du chef de l’Etat et son parti n’ont pas voulu croire en les vertus de la stabilité politique, c’est qu’elle ne leur profite pas pour l’instant.

L’une des choses pour lesquelles BCE (Béji Caïed Essebssi) admirait dernièrement RG (Rached Ghannouchi), c’est qu’il lui aurait dernièrement redit son souci de mettre la Patrie avant les partis. On ne sait pas si lui avait certifié la même chose. Le chef du gouvernement n’a en effet plus de parti, depuis que Nidaa Tounes a gelé son adhésion.

Il ne fait pourtant aucun doute que ni BCE, ni RG n’appliquent ce qu’ils disent ou aimeraient entendre de leurs concurrents. Et même la demande faite à YC de se dessaisir de son droit constitutionnel de candidater n’est pas tant pour l’obliger à mettre la Patrie au-dessus de Nidaa Tounes, qui ne l’accepte plus en son sein, mais juste pour l’éliminer avant terme de la prochaine course aux présidentielles.

On comprendrait que RG le demande à YC, puisque le chef du parti islamiste tunisien a déjà annoncé qu’il sera candidat aux présidentielles de 2019. On comprendrait moins que BCE soit plus appliqué que RG à obtenir le retrait de YC de la course, lorsqu’on sait son âge et qu’on se rappelle les différentes fois où il avait répété que la révolution a été faite par la jeunesse tunisienne et pour elle.

Le ferait-il pour son fils ou pour un autre candidat de son choix ? «Chaque chose en son temps. On en parlera une autre fois», avait déjà répondu BCE, lundi dernier à la journaliste d’El Hiwar Ettounsi, qui ébauchait cette question.

  • Paul Valéry et Karl Marx savaient déjà ce qui se passe en Tunisie

On aurait pu le dire nous-mêmes. Le rapporter tel que dit par un journal étranger, c’est essayer de traduire le ressenti de la situation politico-tunisienne hors nos frontières et chez nos bailleurs de fonds, alors que toute la sphère politicienne semble trouver cela normal.

«Les réformes économiques en Tunisie risquent d’être mises à l’écart par une querelle entre les principaux dirigeants», affirme à juste titre le site de Bloomberg à propos de ce qui se passe depuis quelques mois en Tunisie.

Citant l’analyste politique du cabinet de conseil londonien Energy Aspects Riccardo Fabiani, Bloomberg dit que «le résultat final, est que les manœuvres politiques avant les prochaines élections, auront la priorité sur toute autre chose. Tout espoir de réformes ou de mesures significatives sera anéanti».

Depuis quelques mois en Tunisie, en effet, on ne parle plus économie que dans l’urgence de faire face à une catastrophe, naturelle comme ce fut le cas à Nabeul, ou humaine comme à chaque fois que le FMI risque de fermer les portes de ses crédits à la Tunisie.

«La politique étant l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde», comme le disait l’écrivain et philosophe français Paul Valéry, la politique a repris le dessus en Tunisie depuis plusieurs mois et devient même le menu principal, sinon l’unique, de tous les plateaux TV et radio. L’explication réside, à notre sens, dans ce que disait depuis 1818 Karl Marx. «Toute classe qui aspire à la domination, doit conquérir d’abord le pouvoir politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l’intérêt général».

C’est le cas actuellement en Tunisie, selon nous, des partis politiques aux différentes organisations syndicales et patronales, et en tête l’UGTT qui voudrait refaire la révolution, sans oublier les différents lobbies à l’intérieur de l’ARP.

  • «Homme politique, c’est une profession où il est plus utile d’avoir des relations que des remords». Dixit : Coluche

Du coût, on oublie allègrement que c’est la banqueroute des caisses sociales qui est derrière les pénuries de médicaments et les retards des retraites. On oublie que c’est le déficit commercial et celui de la balance de paiement qui sont derrière la baisse de la valeur du Dinar tunisien. On oublie que ce sont les innombrables hausses salariales et les grèves interminables dans le bassin minier qui sont derrière le déséquilibre et le déficit budgétaire. On oublie enfin que c’est le manque de production et la disparition de la productivité qui sont derrière l’endettement et l’assèchement des ressources de l’Etat. Personne n’est plus disponible pour aider financièrement l’Etat et chacun utilise des arguments politiques et politiciens, pour expliquer ce refus, comme nous l’ont déjà signalé les Français lorsque le chef du gouvernement était allé à Paris demander leur aide.

Du coup, on oublie aussi toutes les réformes qui devaient redresser tout cela et remettre la croissance sur un bon trend haussier. Les deux pans de l’Exécutif se déchirent à satiété, l’un empêchant l’autre de se concentrer sur ce pourquoi il avait été choisi, pour pouvoir utiliser cette incapacité en argument politique pour le dégager. Les partis politiques, non concernés par ces disputes politiciennes, regardent et laissent faire, car incapables de faire. Les députés de l’ARP se retrouvent dans l’œil du cyclone de la guerre BCE/YC et n’ont plus le temps de se remettre à leur travail législatif, pour étudier et adopter, pour faciliter le travail du gouvernement à remettre l’économie tunisienne sur pied. «Pas moins de 92 projets de loi sont actuellement bloqués à l’ARP, ce qui freine tout projet de réforme. Parmi les projets bloqués, l’un en rapport avec l’inscription de la Tunisie sur la liste Gafi». C’est ce qu’a indiqué le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le lundi 10 septembre 2018, en marge d’une réunion sectorielle avec des directeurs de journaux.

فبحيث dans la Tunisie de ladite révolution,، c’est en effet «le Parti avant la Patrie». Si ce n’est pas pour des raisons partisanes ou idéologiques, c’est pour des raisons purement personnelles. «Point à la ligne», comme disait le chef de l’Etat, lundi dernier à la télévision

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