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Mouakher, Zouari, Hilali… : C’est la ruée vers Chahed, et le début des ennuis

Un très bon sondage, plus des personnalités qui se bousculent au portillon pour s’asseoir aux premières loges, le projet politique prêté au chef du gouvernement, Youssef Chahed, ne pouvait pas mieux partir. C’est même au-delà de toutes ses espérances pour quelqu’un qui, faut-il le rappeler, était un discret secrétaire d’Etat jusqu’à ce que le président de la République, Béji Caïd Essebsi (BCE), à la surprise générale, se mette en tête de sacrifier un pion, Habib Essid, pour le remplacer par un autre pion, Chahed. Enfin c’est ce qu’il croyait car le nouveau venu, après la docilité du départ, va très vite vouloir voler de ses propres ailes et entrer pleinement dans le costume que lui a taillé la Constitution. Et maintenant son propre politique, qui démarre en trombe, en attendant les ennuis qui viendront inéluctablement, exactement comme avec Nidaa Tounes. C’est le lot de toutes les grandes formations, des fourre-tout par définition où les égos des militants de la première heure et ceux des cooptés finissent fatalement par s’exprimer, et se télescoper. Mais on n’y est pas encore, l’heure est plutôt aux réjouissances avec une flopée de poids lourds du parti Afek Tounes qui ont annoncé samedi 26 janvier 2019 dans la soirée leur ralliement au nouveau projet politique attribué à Chahed.

Riadh Mouakher (secrétaire général du gouvernement actuel), Hafedh Zouari, Karim Hilali, Hajar ben Cheikh Ahmed, Noeman Kraa, Faten Kallel et Ismaël Ghadamesi ont donc formellement largué Yassine Brahim pour s’embraquer dans l’aventure Chahed. Bon, ils ont mis la forme en justifiant leur démission par « la déviation du Parti de Afek Tounes des idéaux qu’ils défendaient et l’emprise du président du parti et du groupe l’entourant sur les décisions prises sans référer aux bases et au reste des dirigeants du parti« , rapporte la TAP. Mais personne n’est dupe, si ces griefs étaient réellement fondés, ils auraient tout plaqué depuis belle lurette. En réalité il s’agit surtout de lâcher un projet – le rêve d’une Révolution économique impulsée par les grosses têtes aux côtés de Brahim – pour parier sur un avenir florissant, à en croire les sondages, et sur l’excellent départ de Chahed. Même si rien en la matière n’est jamais gravé sur le marbre. Les déboires du jeune président français en ce moment en sont la parfaite illustration. Lui aussi avait tout pour réussir, mais l’attelage hétéroclite qu’il a monté, dont une frange n’a aucune connaissance du fonctionnement de la politique et des rouages de l’Etat, a vite montré ses limites…

Un air de déjà vu, de déjà entendu

Les démissionnaires d’Afek Tounes ont déclaré que le nouveau projet politique auquel ils ont adhéré, et qui sera annoncé officiellement ce dimanche à Monastir, compte dans ses rangs de nombreuses et grandes figures nationales aux références politiques et intellectuelles variées qui ont pour dénominateur commun la préservation des acquis de l’indépendance et de la société moderniste. Ils ont souligné que ce nouveau projet politique reste ouvert à diverses forces démocratiques progressistes. Mais ça aussi on l’a entendu, et beaucoup, du côté de Nidaa Tounes à ses débuts, avant l’implosion que l’on a vue sous nos yeux…

Les nouveaux adhérents du projet politique prêté à Chahed sont d’avis que le parti politique qui émanera du congrès constitutif de Monastir « répondra aux aspirations des Tunisiens et au besoin d’un grand parti politique basé sur une vision claire de la gouvernance et de véritables réformes sans tomber dans les erreurs d’expériences politiques antérieures« . Ils font allusion aux sorties de route qui ont valu à Nidaa Tounes son crash. Là également on jugera sur pièces sur leur capacité à survivre aux maladies congénitales des grands partis formés en un temps record et qui vont très vite, trop vite peut-être, aux élections sans passer par la période de maturation qui permet de solutionner les problèmes internes avant d’en arriver à la complexité du pouvoir. Mouakher, Zouari, Hilali et compagnie promettent la lune, mais s’ils n’ont pas pu éviter le naufrage à un « petit » parti, rien ne nous garantit qu’ils feront des étincelles avec leur nouvelle formation, beaucoup plus grande, donc avec des problèmes démultipliés et des appétits plus aiguisés.

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